Pages

dimanche 23 octobre 2016

Le Nobel de Dylan


La semaine dernière, la magazine Les Inrockuptibles allait consacrer sa couverture à Léonard Cohen mais l'annonce le 13 octobre à Stockholm de la nobélisation de Bob Dylan aura conduit la rédaction du magazine à changer en catastrophe la une du nº1090. Bob aura donc volé la vedette à Léonard. En tous cas, le hasard aura voulu que les deux troubadours de la chanson moderne soient d'actualité la même semaine, Dylan pour cause de Nobel de Littérature et Cohen pour cause de sortie d'un nouvel album (le 14ème et selon le Canadien son dernier). Ça aurait pu être l'inverse car un Cohen nobélisé n'aurait pas été une (grande) surprise de même qu'un nouvel album de Dylan. À 82 ans et 75 ans respectivement, les deux musiciens continuent de nous (en)chanter et les Asturiens peuvent être fiers d'avoir montré la voie aux Suédois en décernant le prix Prince(sse) des Asturies en 2007 à Monsieur Dylan (Arts) et en 2011 à Monsieur Cohen (Lettres). Mais voilà ce dernier Nobel de littérature ne plaît pas à tout le monde, le monde littéraire en particulier est partagé à l'instar de Pierre Assouline, écrivain et membre de l’académie Goncourt qui a twitté "c'est affligeant. J'aime Dylan mais il n'a pas d'oeuvre. Je trouve que l'Académie suédoise se ridiculise. C'est méprisant pour les écrivains". Le journaliste Serge Kaganski lui répond ceci dans le magazine cité plus haut.

*scrogneugneu = un viejo tosco y gruñón
Et d'ajouter à la fin de son article ...

Vous l'aurez compris sans besoin de vous faire un dessin, le diabl@gueur et la rédaction des Inrockuptibles sont sur la même longueur d'onde et considèrent que ce Nobel est une excellente nouvelle pour le rock et la littérature et aussi un symbole historique. On peut aimer ou ne pas aimer le barde de Minnesota mais personne ne pourra réfuter que Dylan est un poète et à ce que je sache, la poésie est encore une des mamelles de la littérature. Je vous invite à donner votre opinion ici-même et en attendant de voir si l'ami Zimmy accepte ou pas ce prix qui n'a pas l'air de l'inquiéter plus que la couleur de ses chaussettes, voici deux vidéos sur la nouvelle. 




Et maintenant (français oblige) trois versions de ses chansons dans la langue de Voltaire par deux interprètes fans de Dylan, Francis Cabrel et Hugues Aufray. Tous les deux ont consacré deux albums entiers à des versions du chanteur américain. 



On commence avec la chanson Just like a woman de l'album Blonde on Blonde (1966) que Francis Cabrel a traduite et chantée en 2012.



La 2ème chanson sera la version d'Hugues Aufray d'un des plus grands succès de maître Dylan à savoir Blowin' in the Wind de l'album The Freewheelin' Bob Dylan (1963). On retrouve Cabrel et Aufray en duo sur le plateau de Vivement Dimanche en 2009 dans un spécial Dylan.


Combien de lieues ton enfant doit-il faire 
Avant de mériter des hommes? 
Combien de bleu pour l'oiseau sur la mer 
Avant qu'au sable, il ne se donne? 
Combien de guerres, de canons et de larmes 
Avant que nos lois ne désarment?

Pour toi, mon enfant
Dans le souffle du vent
Pour toi, la réponse est dans le vent

Combien de siècles aux falaises de rochers
Avant qu'elles ne sombrent sous la mer?
Combien de siècles pour l'esclave enchaîné
Avant qu'il ne brise ses fers?
Combien de siècles, de regards détournés
Pour ne pas voir la vérité?

Pour toi, mon enfant
Dans le souffle du vent
Pour toi, la réponse est dans le vent

Combien de fois lèverons-nous les yeux
Sans même entrevoir la lumière?
Combien de fois aurons-nous prié Dieu
Sans même un regard pour nos frères?
Combien de morts, d'enfants et de soldats
Avant de cesser nos combats?

Pour toi, mon enfant
Dans le souffle du vent
Pour toi, la réponse est dans le vent

Et pour terminer, direction le plateau de la meilleure émission de musique de l'histoire de la télévision (française) à savoir Taratata pour une version de Girl from the North Country du même album que la précédente chanson, adaptée par Aufray et interprétée cette fois par Cabrel et Goldman mêlant anglais et français.



If you’re travelin’ in the north country fair
Where the winds hit heavy on the borderline
Remember me to one who lives there
She once was a true love of mine

Si tu passes là-bas vers le Nord 

Où les vents soufflent sur la frontière 
N'oublie pas de donner le bonjour 
À la fille qui fût mon amour 

Si tu croises les grands troupeaux de rennes

Vers la rivière à l'été finissant
Assure-toi qu'un grand châle de laine
La protège du froid et du vent

I’m a-wonderin’ if she remembers me at all

Many times I’ve often prayed
In the darkness of my night
In the brightness of my day

If you’re travelin’ in the north country fair

Where the winds hit heavy on the borderline
Remember me to one who lives there
She once was a true love of mine

N'oubliez pas de laisser votre opinion sur le Nobel de Dylan ou n'importe quel autre commentaire. Merci!

Et vous, les gens de lettres dont la plume est d'or,
Ouvrez tout grands vos yeux car il est temps encore.
La roue de la fortune est en train de tourner
Et nul ne sait encore où elle va s'arrêter.
Les perdants d'hier vont peut-être gagner
Car le monde et les temps changent.

Come writers and critics
 Who prophesize with your pen
 And keep your eyes wide
 The chance won’t come again
 And don’t speak too soon
 For the wheel’s still in spin
 And there’s no tellin’ who that it’s namin’
 For the loser now will be later to win
 For the times they are a-changin’



1 commentaire:

  1. Je suis absolument aux anges et en même temps surprise que le jury des Nobels ait pris une décision aussi courageuse que judicieuse contestée sans doute par des puristes étroits d’esprit. La musique ne rabaisse pas la qualité literaire, la beauté et puissance des textes de Dylan. Au contraire, il s’agit d’un atout qui la rend accesible et de relevance universelle. The Times they are peut-être A-changing.

    RépondreSupprimer