Chansons et chanteurs oubliés (11)
Il reste encore quelques vieilles galettes dans mon escarcelle avant que le triste automne ne prenne le dessus définitivement. Retour dans les années 80 avec le très beau "Comme un avion sans ailes" qui fit connaître du grand public un certain CharlÉlie Couture. Ce chanteur, originaire de Nancy, sut imposer sa personnalité originale et son style de musique, une sorte de blues à la française empreint de rock. 1982 fut sa grande année lorsqu'il publia son 3ème album "Poèmes rock" d'où est extrait le 45 tours à l'honneur aujourd'hui. Le titre de ce 3ème opus illustre bien la marque de CharlÉlie, des paroles poétiques où il dépeint un univers froid, nocturne et solitaire (sa ville natale?) avec en toile de fond musical un rock à la croisée d'un Tom Waits ou d'un Lou Reed. Sa voix nasillarde et nonchalante n'est pas sans rappeler non plus celle du maître Dylan. En fin de compte, un style beaucoup trop personnel pour pouvoir s'installer longtemps à la tête des charts malgré les 19 albums qui ont jallonné sa longue carrière. Celle-ci ne se limite pas d'ailleurs à la musique puisque, véritable artiste touche-à-tout, CharlÉlie s'est révélé aussi comme peintre, dessinateur, photographe et écrivain. Comme beaucoup d'autres artistes, il s'est installé il y a quelques années à New York, se sentant peut-être un peu trop à l'étroit en France. Une visite sur son site Internet permet de jauger l'énorme influence de la métropole américaine sur son oeuvre récente. Et si l'art plastique vous laisse indifférent, prenez son avion sans ailes ....
Comme un avion sans ailes (1982)
Comme un avion sans ailes,
J'ai chanté toute la nuit,
J'ai chanté pour celle,
Qui m'a pas cru toute la nuit.
Même si j'peux pas m'envoler,
J'irai jusqu'au bout,
Oh oui, je veux jouer
Même sans les atouts.
Tu fais semblant de regarder ailleurs,
Tu dis même que j'te fais peur,
Pourtant tu sais j'tiens plus debout,
Aussi crevé qu'un danseur.
Oh, il fait lourd, grande, grande nuit blanche
Grande grande nuit d'orage,
Le tonnerre gronde
Mais y a pas d'éclair.
Écoute la voix du vent
Qui glisse, glisse sous la porte,
Écoute on va changer de lit, changer d'amour
Changer de vie, changer de jour
Et même, même si tu fais plus rien,
Tu vois moi j'aboierai encore...
Mais tu t'endors sous mon piano,
Quand je joue faux.
Oh libellule,
Toi, t'as les ailes fragiles,
Moi, moi j'ai la carlingue froissée
Mais j'ai chanté toute la nuit.
À part le refrain évidemment inexistant dans cette chanson, la musique et la cadence du couplet m’ont fait penser au grand Bob Marley et son « No woman no cry ».
RépondreSupprimerCharlErie est indubitablement un artiste éclectique. J’aime bien ses "photo-graffs" quoique je trouve ses sculptures peu réussies, voire écoeurantes. Faute d’imagination peut-être j’ai beau lire leurs titres, elles ne me font penser qu’à des outils de torture du Moyen Âge