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dimanche 29 mars 2020

Bretécher et Uderzo


On devait parler bande dessinée cette semaine mais actualité oblige, on changera de personnages et d'auteurs après l'annonce mardi dernier du décès d'Albert Uderzo. Les malheurs ne venant jamais seuls, cette disparition s'ajoute à celle de Claire Bretécher le 11 février dernier. Autrement dit le petit monde de la bédé est en deuil et, petit à petit, cette grande génération d'auteurs qui ont révolutionné (inventé?) la bande dessinée française tire sa révérence. Et là, ce sont deux monuments de 9ème art qui nous ont quittés, chacun dans un style bien différent. D'un côté, Uderzo a créé avec Goscinny le héros le plus célèbre de la BD européenne auquel seul Tintin a pu faire de l'ombre, de l'autre côté, Bretécher a été la première femme à faire carrière dans un milieu exclusivement masculin jusque là, en inventant un style tout à fait nouveau, une bédé intelligemment féminine (féministe?). Au risque d'être peu galant, on commencera notre hommage diablogueux par Uderzo avec deux vidéos.





samedi 21 mars 2020

Les Indes fourbes


Et oui, nous voilà tous logés à la même enseigne pour cause de virus aussi insaisissable qu'abominable. Dans ce confinement, chacun tue son temps comme il veut et surtout comme il peut. Du ménage de fond en comble au dolce farniente permanent, les options sont finalement assez nombreuses. Pour ce qui est du diabl@gueur, celui-ci a pu renouer avec une bonne vieille distraction de sa jeunesse: "le dévorage" de bandes dessinées. Comme par exemple et en premier lieu, la BD qui a épaté tout le landerneau bédéiste à savoir Les Indes fourbes. Paru en août dernier, ce merveilleux album fit l'unanimité et fut sacré meilleur album 2019 par la majorité des spécialistes. Pourquoi alors ne faisait-il pas partie du billet de décembre dernier consacré aux meilleurs albums français de 2019? Tout simplement parce que ce petit chef d'oeuvre n'est français qu'à moitié, étant le fruit d'une belle collaboration franco-espagnole. On doit effectivement ce bel ouvrage au merveilleux dessinateur grenadin Juanjo Guarnido et à l'excellent scénariste lotois Alain Ayroles qui ont eu la géniale idée d'imaginer une suite à l'unique roman écrit par Francisco de Quevedo, El Buscón, la Vie de l'Aventurier Don Pablos de Ségovie. Et bien cette 2ème partie écrite (et dessinée) 400 ans et des poussières après le chef d'oeuvre de Quevedo souffre assez bien la comparaison malgré la distance. 



mardi 10 mars 2020

Boris Vian


Il n'y a pas de doute, l'année 2020 sera l'année Vian. En effet, un beau 11 mars d'il y a tout juste 100 ans naissait Boris Vian. La France fête donc le centenaire de ce personnage haut en couleur dont le CV laisse rêveur ou tout simplement pantois. Malgré sa mort prématurée (39 ans), ce diable d'homme a pourtant eu le temps de tout faire. Véritable touche à tout, dire de Vian qu'il eut plus d'une corde à son arc relève de la litote pour ne pas dire de la lapalissade pure et simple. Prenons donc un gros bol d'air pour énumérer ses multiples activités: polymathe, chanteur, poète, trompettiste, parolier, peintre, traducteur, ingénieur, librettiste, dramaturge, écrivain, auteur-compositeur-interprète, musicien, compositeur, scénariste, musicien de jazz, critique littéraire, journaliste musical, critique musical. Avec ça, ce stakhanoviste de la vie eut le temps de se marier deux fois et d'avoir deux enfants tout en ayant soin de lancer avec d'autres le mouvement zazou et de contribuer au succès du Hot Club de France. Il fit aussi partie du Collège de Pataphysique, élu satrape le 11 mai 1953 tout comme quelques autres grands personnages de l'époque (Jacques Prévert et les Marx Brothers entre autres). Qui dit mieux? S'il y eut quelqu'un de moderne, avant-gardiste, original et éclectique dans le XXème siècle en France, ce fut Vian assurément. Des multiples cordes de son arc, Vian a surtout laissé sa marque dans la musique et la littérature, ses chansons et ses romans ont ainsi influencé toute une génération d'auteurs et de chanteurs (Gainsbourg, Antoine, Henri Salvador, Dutronc, Higelin). À son époque, personne ne chantait ni écrivait comme Vian. Voici comment est présenté le personnage dans ce document de l'INA.