Pages

jeudi 20 octobre 2011

Le questionnaire de Pivot



Comme le diablogueur tient toujours ses promesses, voici aujourd'hui le questionnaire de Pivot. Tout d'abord présentons le personnage en quelques mots car il est moins connu que Marcel Proust. Bernard Pivot est sans doute une des personnalités les plus importantes de la télévision française  depuis ces débuts en 1973. Journaliste et présentateur sur France 2, il a réussi l'exploit extraordinaire de faire d'une émission littéraire un rendez-vous incontournable non seulement pour quelques intellectuels avertis mais aussi pour Monsieur Tout-le-monde. Cette émission s'appelait Apostrophes et en véritable prime time c-à-d le vendredi soir, les Français se sont cultivés et ont passé de bons moments avec Pivot et ses invités. Entre 1975 et 1990, il y eut 724 émissions d'Apostrophes  qui ont vu défiler tout ce que l'écriture comptait d'important aussi bien en France qu'à l'étranger de  Yourcenar à  Soljenitsyne en passant par Borges, Simenon, Duras ou Bukowski. L'émission Apostrophes devint tellement influente qu'un écrivain invité chez Pivot était assuré du succès dans les librairies. En 1991, Pivot lance une nouvelle émission, Bouillon de culture qui avec le même succès et toujours en prime time continua d'éveiller nos chers voisins à la culture (littérature, cinéma, peinture, etc...) tout en les divertissant. En 2001, Pivot décide d'arrêter son émission et de prendre un semblant de retraite bien méritée. Depuis lors, aucun de ses sucesseurs n'a pu relever le défi et aucune autre émission culturelle ou littéraire ne connut le succès ni la renommée des émissions de Pivot. Le secret de sa réussite tenait sans doute dans la personnalité du présentateur, un homme affable et curieux, jamais pédant ni gonflant  et surtout extrêment pédagogique et consciencieux (pendant plus de 25 ans il a consacré 8 à 10 heures par jour à la lecture d'un nombre incalculable de livres, plusieurs milliers sans doute). Durant cette dernière décennie, il s'est consacré à l'écriture et ses livres traitent essentiellement de sa grande passion, la langue française. Il a été aussi à l'origine des célèbres championnats de dictée, les dicos d'or, qui entre 1985 et 2005 ont mis à dure épreuve le savoir et la perspicacité des Français. En 2004, il est le premier non-écrivain élu à l'Académie Goncourt. Sa popularité ayant dépassé les frontières, Bernard Pivot est devenu une manière d'ambassadeur (ou un symbole) de la langue de Voltaire dans le monde francophone. À l'image de son créateur, le questionnaire de Pivot est plus amusant, sensuel (dans le sens premier du terme) et bien sûr plus linguistique que celui de Proust. Le voici pour tout ceux que cela pourrait intéresser.

¨    Votre mot préféré?
¨    Le mot que vous détestez?
¨    Votre drogue favorite?
¨    Le son, le bruit que vous aimez?
¨    Le son, le bruit que vous détestez?
¨    Votre juron, gros mot ou blasphème favori?
¨    Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque?
¨    Le métier que vous n'auriez pas aimé faire?
¨    La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné?
¨    Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire?

Avec ce questionnaire, Bernard Pivot concluait habituellement son émission Bouillon de culture en soumettant ses invités de marque à celui-ci, ce qui a laissé quelques grands moments pour les annales de la télévision, comme le document que le diablogueur nous propose ci-dessous où un Woody Allen, très étonné par les questions qui lui sont posées, offre aux (télé)spectateurs 3 minutes d'humour et de rire.

1 commentaire:

  1. Voici la preuve irréfutable qu’il est possible de regarder une émission culturelle tout en s’amusant. Y a ras-le-bol des feuilletons et des reality-shows à la con mais aussi des émissions élitistes embêtantes restreintes aux intellos et condamnées à l’échec depuis le debout. À mon avis le principe du « docere et delectare » dont les classiques parlaient déjà des centaines d’années auparavant, s’avère toujours valable vis-à-vis des émissions à la téloche.

    RépondreSupprimer