C'est bien connu, il y a des journées mondiales d'à peu près tout et n'importe quoi. Pas plus tard qu'aujourd'hui 11 novembre, c'est la journée internationale des célibataires, des librairies et de la pneumonie. Alors félicitons de bon cœur les célibataires et les libraires et mort à la pneumonie même si ce n'est pas la pire des maladies. Donc les libraires sont à la fête et ça tombe bien puisqu'on va continuer à parler de littérature dans le présent billet. En effet, la semaine dernière, le diabl@gueur a déroulé le calendrier de prix littéraires, se limitant à donner les dates mais pas les lauréats. Voici donc la liste des lauréats des prix littéraires 2024.
Prix Goncourt: Houris de Kamel Daoud (Gallimard)
Prix Renaudot: Jacaranda de Gaël Faye (Grasset)
Prix Médicis: Ann d’Angleterre de Julia Deck (Seuil)
Grand prix du roman de l’Académie française: Le Rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy (Rivages)
Prix Femina: Le Rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy (Rivages)
Prix Décembre: Le Bastion des larmes d'Abdellah Taïa (Julliard)
Prix de Flore: Marc de Benjamin Stock (Editions Rue Fromentin).
Prix Jean Giono: Les Guerriers de l’hiver d'Olivier Norek (Michel Lafon)
Prix des libraires de Nancy-Le Point: Cabane d'Abel Quentin (L’Observatoire).
Prix des Inrockuptibles: L’Effondrement d'Édouard Louis (Seuil)
Prix littéraire Le Monde: L’Agrafe de Maryline Desbiolle (éd. Sabine Wespieser).
Prix du roman Fnac: Les Âmes féroces de Marie Vingtras (L’Olivier)
Prix des Deux Magots: La Face nord de Jean-Pierre Montal (Séguier)
Prix Renaudot: Jacaranda de Gaël Faye (Grasset)
Prix Médicis: Ann d’Angleterre de Julia Deck (Seuil)
Grand prix du roman de l’Académie française: Le Rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy (Rivages)
Prix Femina: Le Rêve du jaguar de Miguel Bonnefoy (Rivages)
Prix Décembre: Le Bastion des larmes d'Abdellah Taïa (Julliard)
Prix de Flore: Marc de Benjamin Stock (Editions Rue Fromentin).
Prix Jean Giono: Les Guerriers de l’hiver d'Olivier Norek (Michel Lafon)
Prix des libraires de Nancy-Le Point: Cabane d'Abel Quentin (L’Observatoire).
Prix des Inrockuptibles: L’Effondrement d'Édouard Louis (Seuil)
Prix littéraire Le Monde: L’Agrafe de Maryline Desbiolle (éd. Sabine Wespieser).
Prix du roman Fnac: Les Âmes féroces de Marie Vingtras (L’Olivier)
Prix des Deux Magots: La Face nord de Jean-Pierre Montal (Séguier)
On ajoutera à la liste les deux principaux prix du roman étranger, le Médicis attribué à Eduardo Halfon pour Tarentule (Quai Voltaire) et le Femina à Alia Trabucco Zerán pour Propre (Robert Laffont), deux plumes sud-américaines (respectivement guatémaltèque et chilienne ). Pour compléter la liste, il ne reste plus que le prix Interallié et le Goncourt des lycéens qui seront annoncés le 13 et le 28 novembre respectivement. Voilà pour l'info, maintenant ce que le diabl@gueur nous propose, c'est de jouer avec ces romans primés et plus précisément avec leur incipit (maintenant que nous connaissons le mot, merci à M. Schmitt). À vous maintenant d'associer les 10 incipit de 10 romans primés de la liste ci-dessus avec leur titre. Bonne chance et vive les libraires ... célibataires ou marié(e)s.
1A1
Le 1er juillet 2007, le Français Paul Quérillot rendit visite au couple Dundee, à l’occasion d’un colloque qui l’avait conduit à traverser l’Atlantique pour se rendre non loin de leur élevage de porcs, au sud de Salt Lake City. À cette date, les quatre auteurs du « rapport 21 » étaient encore en vie. Quérillot habitait près de Paris, dans une vaste maison de la banlieue ouest. Le Norvégien Johannes Gudsonn avait été signalé à Londres, à Bergen, et près de Lonevåg, sur l’île d’Osterøy. Les Américains Eugene et Mildred Dundee vivaient dans l’Utah, avec leur fils Dan.
1B1
Je m’appelle Estela, vous m’entendez ? Es-te-la Gar-cí-a. Je ne sais pas si vous enregistrez, prenez des notes, s’il y a quelqu’un de l’autre côté en réalité, mais si vous m’entendez, si vous êtes là, je vous propose un marché : je vais vous raconter une histoire et à la fin, quand je n’aurai plus rien à dire, vous me laisserez sortir d’ici. Allô ? Personne ? Je considère votre silence comme un oui. Cette histoire a plusieurs débuts. C’est même ce qui la constitue, j’oserais affirmer. Mais dites-moi, vous, ce qu’est un début. Expliquez-moi, par exemple, si la nuit arrive avant ou après le jour, si on se réveille après avoir dormi ou si on dort parce qu’on a trop veillé.
1C1
On y pense ou on n’y pense pas. J’y pense depuis trente ans. Je tente de m’y préparer. J’essaie de me le représenter, d’imaginer les circonstances par quoi s’incarnera l’inévitable, comme si l’envisager sous tous les angles permettait d’améliorer le pire, ou simplement d’y survivre. Trente ans de crainte épicée d’espoir trouble, parce qu’on se fatigue même de la peur. On voudrait lancer la bille dans la roulette pour voir sur quelle case elle tombe, sur quel numéro elle s’arrête, sur quoi ça va finir. On se dit Que ce moment arrive, qu’il advienne ici et maintenant...
1D1
La lumière pleut sur ses yeux fermés, sur son corps allongé au cœur arrêté. Autour de lui, le dernier jour de la guerre jonche le sol de dépouilles par milliers, déposées à la surface de la neige rouge. Il n’est personne parmi les autres. Ni plus précieux, ni plus important. Mais ailleurs, il pourrait être un père, un frère, un ami ou un mari. Ailleurs, il est tout. Dans la mort, seuls leurs uniformes les distinguent. Ils étaient ennemis, ils sont désormais allongés côté à côte. Ici, leurs mains se touchent, là, leurs visages éteints se font face. Voilà tout un hiver qu’ils s’entretuent.
1E1
Je n’ai rien ressenti à l’annonce de la mort de mon frère ; ni tristesse, ni désespoir, ni joie, ni plaisir. J’ai reçu la nouvelle comme on recevrait des informations sur le temps qu’il fait dehors, ou comme on écouterait une personne quelconque nous dérouler le récit de son après-midi au supermarché. Je ne l’avais pas vu depuis presque dix ans. Je ne voulais plus le voir. Certains jours, ma mère tentait de me faire changer d’avis, d’une voix hésitante, comme si elle avait eu peur de me froisser ou de créer un conflit entre elle et moi...
1F1
Ils nous ont réveillés en criant. Nous étions couchés sur nos lits de camp, dans l’immense tente verte. Pas un des douze ne se risquait à ouvrir la bouche. Pas un n’osait bouger dans son sac de couchage. J’ai tourné la tête vers le lit d’à côté. Dans la lumière opaque de l’aube, j’ai trouvé le visage de mon frère qui, lui aussi, me contemplait, m’interrogeant du regard sur ce qui se passait dehors, ce que signifiaient tous ces cris. Je lui ai répondu, du regard également, que je n’en avais aucune idée. Mais tout à coup, les hurlements se sont faits plus forts, hystériques. Quelqu’un s’approchait de notre tente.
1G1
— On ne devrait jamais ouvrir un livre, à moins de croire qu’il peut changer notre vie !
L’esprit surchauffé, le geste brusque, David atteint son point d’ébullition, quand sa parole déborde, le noie et nourrit le feu d’une querelle sans fond. Dans ces moments, il répugne à la nuance, la considère comme le refuge des tièdes et des jésuites, comme le plus grand mal de l’humanité. Il sait déjà que demain, pourtant, il regrettera tout. Youssef s’arme de vin jusqu’à ras bord.
— Mais qu’est-ce que tu racontes ? Combien de livres ont changé ta vie, à toi ?
1H1
On ne voit qu’elle. Même très petite, de loin, à l’assaut dérisoire de la pente. Minuscule battement dans l’après-midi étincelant du mois de janvier. Ce début d’après-midi, épinglé de lumière, qui pourrait ne jamais finir. Argenture des collines dont la marne grise s’effrite sous les chaussures, herbes sèches mordues par le gel qui crépitent dans le pré, ruisseau brillant comme une aiguille au fond du ravin : par exception, il a plu un peu la veille. On ne voit qu’elle. On l’a vue si souvent courir par ces travers que d’abord on la voit courir quand bien même c’est impossible.
2I2
Je n’ai rien vu venir. Rien dans l’air n’avait changé, il n’y avait eu aucun signe avant-coureur, aucun indice. Une vie en moins, ça ne fait pas dévier la marche du monde. À cet instant, tout ce que je me demandais c’était à quel endroit je pourrais emmener Janis quelques jours pour lui changer les idées et il ne me venait qu’une envie de pêcher qui n’allait pas lui plaire. À vrai dire, je ne sais jamais vraiment ce qui pourrait la satisfaire. Quand je me risque à lui poser la question, elle me répond tu le sais bien et moi, ce que je sais, c’est que régler ce problème-là n’est pas dans mes cordes alors je lui mens en lui disant qu’on trouvera une solution. Si la lâcheté est un défaut masculin, Dieu s’est bien fourvoyé avec moi.
1. L’Agrafe de Maryline Desbiolle
2. Les Âmes féroces de Marie Vingtras
3. Ann d’Angleterre de Julia Deck
4. Cabane d'Abel Quentin
5. L’Effondrement d'Édouard Louis
6. La Face nord de Jean-Pierre Montal
7. Les Guerriers de l’hiver d'Olivier Norek
8. Marc de Benjamin Stock
9. Propre d'Alia Trabucco Zerán
10. Tarentule d'Eduardo Halfon
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