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mardi 28 juin 2011

Micmacs à tire-larigot


Il faudra un jour que les distributeurs de films et les exploitants de salles de cinéma de notre cher pays nous expliquent à quoi riment leurs stratégies de marché. Assez souvent, celles-ci semblent être l'oeuvre de demeurés profonds ou d'adeptes de l'improvisation à outrance. Sinon comment expliquer que le dernier film de Jean-Pierre Jeunet "Micmacs à tire-larigot" (paresseusement traduit "Micmacs") soit actuellement à l'affiche dans les cinémas espagnols alors que la date de sortie de ce film dans les salles françaises remonte au 28 octobre 2009. Voilà une très curieuse manière d'encourager le public espagnol (généralement pas très emballé par le cinéma français) à remplir les salles obscures pour voir des films français. On peut parier que les fans espagnols de Jeunet ou les amateurs de cinéma français résidant de ce côté-ci de la frontière n'auront pas attendu quasi 2 ans pour s'extasier devant le dernier rejeton de sieur Jeunet d'autant plus que la sortie du DVD en France date de mars 2010. Nul besoin, je crois,  de vous faire un dessin .... Et "Micmacs à ...." est loin d'être une exception, en fait, la plupart des films français sortent chez nous au minimum un an après leur sortie dans l'Hexagone. Pourquoi? Mystère et boule de gomme! Ce coup de gueule quelque peu intempestif n'est en réalité qu'un prétexte facile pour placer quelques louanges sincères à propos du dernier film de Jean-Pierre Jeunet, un cinéaste attachant qui continue vaille que vaille à bâtir (auparavant avec Marc Caro et depuis 1997 en solo) une oeuvre cinématographique qui ne ressemble à aucune autre. Tout ceux qui auront aimé "Delicatessen", " La Cité des enfants perdus" ou bien sûr "Le fabuleux (et célébrissime) destin d'Amélie Poulain" apprécieront la dernière aventure abracadabrante de Jeunet. "Micmacs à tire-larigot" réunit tous les éléments qui font la marque de fabrique de l'univers de Jeunet: une histoire farfelue où l'humour, la poésie et l'absurde se côtoient, une galerie de personnages insolites et attachants et une succession habile de gags, de trouvailles ingénieuses et de petits détails en forme de clins d'oeil. Même si l'effet de surprise ne jouera plus sans doute, ce film reste tout de même un régal pour les yeux, grâce entre autres à un Paris de carte postale jaunie très agréable à regarder et puis il nous permet de retrouver un poker de comédiens remarquables comme la césarisée (et belge) Yolande Moreau, le très distingué André Dussollier, le sémillant Dany Boon, le vétéran (et génial)  Jean-Pierre Marielle, et bien sûr l'acteur fétiche du réalisateur... le singulier Dominique Pinon. 

3 commentaires:

  1. La même questions toujours, pourquoi tous les films du pays voisin arrivent si tard au nôtre?

    Le film sera très bon, la présence d'un acteur comme le magnifique (pour moi) Dany Boon ne décevra pas.

    On espère plus nouvelles pendant l'été.
    Marie

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  2. Un ami m'a parlé ces jours de ce film-là, il paraître avoir, comme tu bien dis, tous les ingrédients du réalisateur. J'essaierai le regarder bien tôt, parce que si ces films-là, c'est vrai qu'ils arrivent plus tard, les films vraiment intéressants ils restent très peu de temps à l'affiche.
    Demain certains éleves irons au cinéma du Nienmeyer à regarder "Les quatre cents coups" de Truffau en version originel.

    Merci de tes articles, ils sont tous magnifiques!!
    C'est dommage que le diablogueur parte en vacances!! jaja mais il faut se reposer!!
    Bon été et à septembre!!

    Margot

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  3. Les films de Jeunet montrent une esthétique absolument reconnaissable au premier coup d’oeil aussi bien qu’une originalité dans les scénarios et la mise en scène qui ne laisse personne indifférent, pour le meilleur et pour le pire. J’avoue être fan de ce génie du septième art qui m’a captivée depuis « Amélie » jusqu’au « Un long dimanche de fiançailles » qui m’a paru l’une des plus belles histoires d’amour et de guerre du grand écran.
    Quant aux entreprises de distribution et leur attitude favorisante envers des films commerciaux idiots, il me semble que ceux qui manient le ficelles pensent qu’il vaut mieux nourrir la population des films de douteuse, voire inexistante qualité, que d’encourager les gens à sortir des sentiers battus à la découverte d’expériences cinématographiques plus profondes et enrichissantes.

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