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lundi 6 juillet 2020

Les confinis


Le diabl@gueur s'était promis de ne plus parler de confinement jusqu'au prochain confinement. (Mal)heureusement un certain Pierre Perret s'est dépêché de le contredire gentiment. Vous connaissez Pierre Perret, ce sympathique chanteur qui a à 85 balais bien tapés affiche une verdeur et une gaieté qui forcent le respect (pour ne pas dire la jalousie). Au lieu de se morfondre dans un triste Ehpad, l'auteur de Lily prépare son 31ème album avec une tournée à la clé. Quel diable d'homme quand même que ce Pierre Perret, pas tout à fait variétés ni complètement chanson française, auteur des plus belles chansons de cul du paysage musical français et en même temps idole des enfants (certaines de ses chansons figurent au programme scolaire depuis 30 ans et plus de 60 établissements scolaires portent son nom) ! Ses compatriotes connaissent ses plus grands tubes par cœur que ce soit Mon p'tit loup, Lily, La cage aux oiseaux, Le zizi, Les jolies colonies de vacances, Estelle ou Le plombier. Son dernier bébé accouché le 6 juin sur Youtube a fait un sacré buzz. Le gouvernement et les autorités (in)compétentes en prennent pour leur grade et l'ami Perret s'en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir. Voilà ce que ça donne en vidéo (sous-titré, SVP !).


N'oublions pas non plus que, bien des années avant Renaud, Perret fut un des premiers chanteurs à utiliser régulièrement l'argot dans les paroles de ses chansons. On peut même dire qu'il est tombé dans la marmitte tout petit puisque c'est dans le café, que ses parents tenaient à Castelsarrasin (le Café du Pont), où le petit Pierre fit son doctorat ès argot. Il publia d'ailleurs bien plus tard plusieurs ouvrages parmi lesquels on citera Les Pensées, Le Petit Perret illustré (dictionnaire de l’argot), Jurons, gros mots et autres noms d'oiseaux et Le Parler des métiers (vocabulaire de 145 professions). Autant vous dire que la plupart des chansonnettes de l'ami Perret requièrent quelques explications pour les étudiant(e)s de FLE normalement constitué(e)s. C'est le cas bien évidemment des confinis. Voyez plutôt...

Comment aider ces pauvres gens qui agonisent
Qui attendaient qu'on leur vienne à la rescousse
Pendant qu'les infirmières mouillaient la chemise
Qu'les infirmiers faisaient suer l'burnous
Pendant qu'ils couraient tous dans la panade
Dans les couloirs encombrés de macchabées
Les cherchez pas pour soigner les malades
Tous les docteurs étaient à la télé

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

Il décrétèrent un jour qu'les vieux d'la vieille
Faut les achever à 70 balais
Disant l'contraire de c'qu'ils disaient la veille
Quand cette gripette les faisait bien marrer
D'un air savant y venaient faire des tirades
Remplis d'avis et d'conseils ampoulés
Pendant qu'l'hosto croulait sous les malades
Nos braves docteurs étaient à la télé

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

Y avait l'Raoult çui qui les enquiquine
Qui les traitait tous comme des Diafoirus
D'après lui y a guère que sa chloroquine
Qui pourra fout' les chocottes au virus
La porte-parole elle s'appelle Sibeth
Y'en a qui pensent qu'elle porte bien son nom
On sent bien qu'la moindre idée qui se pointe
Lui déclenche un ouragan dans l'citron

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

L'soir aux infos y a l'tondu, l'aut' sadique
Qui compte les morts et puis y a l'défilé
Des professeurs, des stars, des scientifiques
Et puis l'rouquin, l'Amerloque, le cinglé
Et en fin d'compte on a su pour les masques
Qui étaient gérés par une bande de couillons
Qu's'il en restait plus du tout c'était parce que
Ils en avaient détruit 600 millions

Ils nous ont tant confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Qu'on redoutait d'être in fine
Des cons finis

Les infirmières qui gagnent des clopinettes
Même pas au SMIC galèrent à tour de bras
On récompense nos courageuses Cosettes
D'applaudissements, d'médailles en chocolat
Mes petits marquis vous devriez avoir honte
La dignité chez vous elle est en deuil
Pas une seule de vos promesses à la gomme
Ont un jour consolé leur portefeuille

Vous nous avez confinés
Puis déconfinés, puis reconfinés
Mais vous vous resterez pour la vie
Des cons finis




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