Le président... Morin

Et voilà, les Français(e)s ont élu leur président et il n'y a pas eu de surprise. Alors les votant(e)s de Le pen ne sont pas contents et ceux de Macron pas tous non plus puisque beaucoup l'ont soutenu la mort dans l'âme. Certains se sont réjouis comme la rédaction du magazine le Point qui a dédié une belle couv au nouveau Président et d'autres ont même poussé un gros soupir de soulagement comme, par exemple, les journalistes et collaborateurs de France Inter qui aurait sans doute été gentiment remerciés si Marine avait été élue. La joyeuse troupe de rigolos qui chaque matin font les délices des auditeurs de la station vont donc pouvoir continuer à amuser la galerie comme les humoristes belges dont il sera question bientôt dans un prochain billet (comme promis) et qui aurait été sans doute les premiers à être renvoyés dans leur pays. Aujourd'hui on se penchera sur un autre journaliste-chroniqueur-humoriste qui fait le bonheur des auditeurs de France Inter, j'ai nommé Daniel Morin, le chouchou du diabl@gueur dont toutes les chroniques sont des petits chefs d'œuvre de poilade de haut vol. Aujourd'hui nous allons justement écouter deux de ses derniers billets, d'abord celui qui a précédé le fameux débat télévisé du 20 avril dernier et puis celui du lendemain du second tour. Les deux chroniques sont consacrées à Macron (et à son adversaire) et valent le détour assurément. Les voici en vidéo et avec la transcription SVP! (exclusivité offerte par le diabl@gueur).

- On écoute Daniel Morin.

- Oui, ça y est. C'est le jour J. Oh oui, les amis, ce soir c'est le débat de l'entre-deux tours. Et le débat de l'entre-deux tours, c'est le moment des meilleurs punchlines. Rappelez-vous le cultissime "Vous n'avez pas le monopole du cœur" ou encore "Vous êtes l'homme du passé et vous, l'homme du passif" et pourquoi pas un bon vieux "C'est celui qui dit qui y est". Ooh des moments inoubliables que personne ne veut rater. Ce soir, c'est la revanche Macron-Le Pen, arbitré par un duo inédit composé de :"Il mesure un mètre 84, il est gémeaux, il est beau, c'est Gilles Bouleau". Gille Bouleau accompagné de : "Elle mesure 1 mètre 66, son signe chinois, c'est la chèvre mais elle a le tempérament du tigre et la force du buffle, Léa Salamé". Et tous les deux vont arbitrer la grande revanche de 2017. 

"Oh dans le coin bleu, elle est grande, elle est blonde, on l'appelle la perforeuse du Pas-de-Calais, Marine Le Pen. Dans le coin rouge, il est petit et depuis ce weekend, on sait qu'il est poilu, surnommé le gorille du Touquet, Emmanuel Macron. C'est ce soir c'est à 21 heures, c'est en live sur TF1 et France 2 et les chaînes infos sinon à la même heure sur TMC, il y a Pokémon détective avec Pikachu."

J'ai hâte, j'ai tellement hâte mais en même temps, je suis légèrement inquiet. Les candidats et leur entourage ont déclaré que le débat sera un débat apaisé. Et tout le monde comprend ce que ça veut dire apaisé. Ça veut dire chiant ! Ainsi quand tu demandes à quelqu'un: "Ça s'est passé comment, ta soirée hier ?" et qu'il te répond: "C'était une soirée apaisée". C'est que c'était chiant ! Tourne pas autour du pot, Renato ! Passe pas par quatre chemins, Saturnin ! Vas-y cash, Elkabbach ! Apaisé, ça veut dire chiant ! Ce serait tellement bien un débat non apaisé du tout, un débat qui explose, que les deux candidats perdent la boule...

- Sur la question écologiste, permettez-moi de rire quand j'entends Macron se la jouer super écolo depuis 10 jours alors qu'en vrai, il n'en a rien eu à carrer pendant 5 ans.

- Mais d'où tu me juges, la blondasse. Tu veux qu'on parle de ton programme économique. Tous les chiffres sont faux. Va t'acheter un boulier, Mamie Nova !

- Quoi, c'est moi que t'appelles Mamie Nova, gamin ? C'est pas parce qu'à Marseille, t'as montré que t'avais des poils que t'es un homme. Mais c'est qui l'année dernière qui s'est pris une mandale en direct pendant qu'il serrait des louches dans la Drôme.

-  Mais c'est pas toi, c'est pas toi qui va attendre la Drôme pour la prendre, ta mandale. Tu vas la prendre ici maintenant et tout de suite.

- Mais vas-y, viens, viens ! J't'attends !

Oooh, ce serait tellement bien, tellement drôle. Tellement drôle mais ça n'arrivera pas. Non, cela n'arrivera pas parce que ce soir, il y a Léa. Léa qui en ce moment se prépare justement pour cette grande soirée. Pompes, abdos, assouplissements, prises de catch. Elle sera au top, j'en suis sûr. Du coup, ce matin dans le 7/9, on retrouve le fameux duo des deux compères tellement complémentaires. Nicolas Demorand qui fait le méchant et Yaël Goosz, celui qui cause.  Et qui reçoivent les deux compères à 8 heures 20 ? Ils reçoivent Marie et Michel. Et de quoi vont-ils parler ? Ils vont parler vivisection et sorbet coco.

 

 

- 6H57. Daniel Morin. 

- Alors c'esr reparti pour cinq ans. Il nous l'avait promis, ces cinq prochaines années ne seront pas une continuité des cinq précédentes. Non, il va y avoir du changement. 

"Mais ouais, il l'a dit. Le Manu nouveau est là ! Il est dans la place,ça va bouger. Vous l'avez vu hier le président vers 22h sur le Champ de Mars. Il était avec Brigitte et avec un groupe de gosses. Ça veut dire quoi quand un bonhomme se balade avec sa femme à la main et un groupe de gosses. Ça veut dire que c'est le retour de papa. Papa Manu est de retour. Papa, il va gérer le pays, il va gérer l'Europe, il va gérer le monde. Papa Manu c'est Jésus qui va multiplier les pains  quand il aura la dalle. Papa Manu, c'est l'hydre. Tu lui coupes la tête, il y en a une autre qui repousse. Papa Manu, c'est Moïse qui va ouvrir la mer quand on aura Poutine au cul. Papa Manu, c'est l'abbé Pierre et Rambo à la fois. Il aide les pauvres et il met des branlées aux connards. Voilà. Ça, c'est une vision de la France qui rassure".

Alors bien sûr dans le camp d'en face, ce n'est pas la joie hier soir. Alors forcément ça fait des déçus, la défaite de Marine Le Pen. Gros gros coup de blues chez nos amis de Radio Facho.

- Encore raté ! Bordel de merde ! Oui, chers amis patriotes fidèles, je suis en colère. On y avait cru à la victoire mais le complot bolchévique, le barrage communiste, la fronde métèque a eu un fois de plus raison du bon sens en empêchant Sainte-Marine de nettoyer le Royaume franc. Une fois encore, les médias, saloperie complotiste, ont été le relais abject d'une vague mensongère traînant dans la boue nos valeurs, nos idées, nos projets pour une France délivrée. Honte à vous, organes de presse putrides. Je pense bien sûr à France Inter, radio publique, radio collabo, toujours prête à défendre le rastaquouère et le sans-papier au mépris de nos libertés. France Inter, vivier végano-socialo-satano-tiers-mondiste, porté par ces têtes de gondoles comme la berricho-andalouse Mathilde Munos, une manouche qui se moque de notre pays qui l'accueillit en son sein qu'elle a tété jusqu'à plus soif pour aujourd'hui en mordre le téton nourricier. Mais nous ne sommes pas morts. No pasaran ! Non, nous sommes "touchès" mais pas "coulès" ! Foi de Pétain ! Nous reviendrons, vous m'entendez ! Nous reviendrons !

- Bon, du coup, l'audiovisuel public ne sera pas privatisé. Enfin, pas encore. Immense soulagement donc pour nos deux soldats incombustibles de la radio publique française. Léa et Nico, nos deux grognards de l'info de proximité, de l'interview d'intérêt national, de la blagounettes qui fait mouche,. Léa et Nico qui portent haut la voix de la vérité à l'oreille du peuple. Une Léa et un Nico soulagés qui ce matin laisseront un peu la rigueur de côté pour savourer le moment. Oui car ils sont sérieux et inflexibles la plupart du temps mais ils savent aussi se transformer en chevaliers de la grosse déconne et du lâcher-prise total.  La preuve ce matin, grosse teuf dans le studio du 7/9 avec leur bande de copains plus foufous et dingues les uns que les autres. Il y aura Manuel Bompard, Louis Aliot, Richard Ferrand et bien sûr le plus déglingo de tous, Brice Teinturier. Et attention, on a fait péter le budget. Café presque chaud et Cristaline à gogo. Ça sent la chenille dans les couloirs. Moi, je vous le dis.

-Merci, Daniel Morin.