Aujourd'hui
en Espagne, on fête la 1ère journée de la BD. Ce 17 mars est également
le jour de Patrick, saint patron de nos amis irlandais, des ingénieurs et
des dresseurs de serpents. Mais ne nous égarons pas, le sujet du jour ne
sera pas le dressage de serpents mais notre vénérée bande dessinée. Il
est d'ailleurs assez étonnant qu'il y ait chez nous une journée de la
BD alors qu'il n'y en a point au niveau international (quelle honte !)
et encore moins en France (quelle vergogne !). En Espagne, le 17 mars a
été choisi comme date de célébration car le 17 mars 1917 paraissait à
Barcelone la première revue de bande dessinée TBO. Les Français (et les
Belges) y pensent aussi mais sont encore en train de chercher la date
idéale pour fêter le 9ème art dans leurs pays respectifs. On pourrait
proposer le 22 mai, date de naissance d'Hergé ou le 14 août qui vit
naître Goscinny en 1926. Tout compte fait, l'important n'est pas la fête
de ce noble art mais sa santé et là nos amis francò-belges sont à la
fête. Comme il a déjà été dit sur ce blog plusieurs fois, généralement
chaque année, le libre le plus vendu en France est une bande dessinée.
C'est souvent la faute à Astérix, chaque nouvel album du héros gaulois
signifiant automatiquement plusieurs entre 1 et 2 millions
d'exemplaires vendus (le tirage atteint les 2 millions seulement en
France). On imagine mal ce que serait actuellement le phénomène Astérix
si Goscinny était encore vivant car il faut bien le reconnaître les
derniers scénaristes (Uderzo lui-même et ensuite Ferri) n'ont jamais pu
rivaliser avec le maître. On annonce un prochain album pour octobre
2023, scénarisé cette fois-ci par le talentueux Fabcaro qui serait bien
capable de redorer le blason gaulois de belle manière. En 2022, il n'y
eut pas de nouvel album d'Astérix. Qu'à cela ne tienne, le livre le plus
vendu a quand même été une bédé, Le monde sans fin de Jean-Marc
Jancovici et Christophe Blain. Le premier, éminent spécialiste de
questions énergétiques et le deuxième dessinateur de son état, ont
concocté un pavé de 191 pages, essayant d'expliquer par le menu les
enjeux climatiques et énergétiques de notre époque. Un essai graphique
sérieux, pointu et sans doute nécessaire dont le journal Libération
s'est fait l'écho dans son édition du 14 janvier dernier, consacrant la une et 4 pages complètes à la bédé et aux sujets qu'elle aborde.
Certes
la rédaction ne partage pas le point de vue radicalement pronucléaire de
Jancovici mais elle salue tout de même la performance et le sérieux de
l'entreprise. Comme dit très bien le journal, la bédé est devenue un
objet social et aussi l'origine d'un véritable débat politique. En
l'occurrence, le dessinateur prend le rôle du simple citoyen face à
l'expert Jancovici (ingénieur, conférencier, membre du Haut Conseil pour
le climat). Ce long échange tout au long de 191
pages aurait pu s'avérer rebutant et indigeste. C'est sans compter
avec le talent des deux compères qui opèrent un véritable miracle en
convertissant cet essai graphique en un passionnant périple non dénué
d'humour. Pour ceux et celles que la curiosité titille, vous trouverez ici les premières pages de l'ouvrage. Pour revenir à l'année 2022
bédéphile, un billet lui a déjà été consacré le 12 décembre dernier mais sachez que 6539 albums
ont été publiés c'est à dire 39 de plus qu'en 2021. Le 9ème art se
porte bien !
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