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dimanche 29 juillet 2012

Roland Magdane


L'été des comiques se poursuit alors que le soleil vient enfin de faire son apparition sur notre belle région et que les Asturiens ont tôt fait de sortir leur maillot de bain, leur crème solaire et leur barbecue. À propos de barbecue, voilà justement un des sketchs du comique que le diablogueur est ravi de vous présenter aujourd'hui. Il s'agit de Roland Magdane, un humoriste encore en activité et qui a eu un succès énorme dans les année 80 et 90. La spécialité de ce bon Magdane, ce sont les sketchs sur la vie quotidienne, sur tous ces petits tracas et mésaventures qui rendent nos existences si excitantes. Quelques-uns de ses sketchs sont restés des classiques du genre comme les 3 sketchs que je vous présente aujourd'hui. Je vous laisse avec la plus célèbre moustache du paysage comique français.




Le barbecue

Imagine. Tu as la chance d'avoir une petite maison avec un petit jardin. C'est le premier dimanche de printemps où il fait beau et comme par hasard, tu as tous les mecs bien épais qui arrivent chez toi à l'improviste.
- Ah ouais, on passait dans le quartier alors on s'est dit : “Tiens, on va aller les voir”
- Dis donc, on ne vous a pas beaucoup vu cet hiver.
-  Et ouais… Tiens, il est midi.
- Et oui, effectivement il est midi. Vous allez bien grignoter un petit bout avec nous.
-  Et bien ça, on y avait pas pensé. Et au bout de 5 minutes, ils sont comme chez eux.
- Non, on ne va pas manger dans la cuisine, il faut manger dehors, il faut profiter du jardin quand même. Et là, pour toi, le bordel commence… D'abord, il faut nettoyer ta table de jardin qui est restée dehors pendant tout l'hiver, qui est recouverte de merdes d'oiseaux. Tu es là, avec ta raclette.
- Putain mais qu'est-ce qu'ils bouffent ces oiseaux? C'est bien dur ces chiures de merde...
Au bout de 5 minutes, tu en as ras-le-bol. Dès que ta femme a le dos tourné, tu mets la nappe directement sur les cacas d'oiseaux.
- Ça y est, chérie, j'ai tout fini. Ta femme, elle arrive, elle te dit : « Mais  tu as mis la nappe à l'envers !».
 - Ne touche pas à la nappe, là. Elle est bien comme ça, la nappe. J'aime bien les couleurs pastel, moi.  Va dans la cuisine, je m'occupe de tout.

Elle va dans la cuisine et tu mets les couteaux, les verres, les assiettes. Elle revient 5 minutes après.
- Tu as oublié la rallonge.
- Oh non, mais enfin pourquoi tu ne m'as pas dit qu'il fallait une rallonge ?
- Parce que tu ne m'as pas demandé, si tu m'avais demandé, je te l'aurais dit, mais tu ne me demandes jamais rien, et comme tu ne fous jamais rien dans cette maison, chaque fois que tu fais quelque chose, tu ne fais que des conneries.

Ça vous rappelle quelque chose, les mecs là? Ça va, je me sens moins seul. Donc tu mets la rallonge et là  quand tu as mis la rallonge, bien entendu la nappe est trop petite.
- Oh merde, chérie, elles sont où les nappes ?
- Dans le placard des nappes.
- Il est où le placard des nappes ?


Arrive alors le barbecue. Bon, je ne sais pas vous mais alors moi, je me demande toujours comment des hectares de forêt peuvent s'enflammer en 5 minutes, avec soit disant un mégot de cigarette, alors que, moi, avec 14 litres d'alcool à brûler, quatre boîtes d'allumettes familiales, en allumant les allumettes quatre par quatre, au péril de ma vie,  il faut trois quarts d’heure pour allumer quatre brindilles! Une fois que c'est allumé, après c'est pas fini. Après il faut souffler dessus pour pas que ça s'éteigne. Vu le temps que tu as mis pour l’allumer, tu n’as pas envie que ça s’éteigne. Et je peux dire que tu en mets un coup. Brrrrr! Brrrrrr! Pendant que tes copains prennent l'apéritif tranquille, toi tu es là, comme un con. Brrrrr! Brrrrrr! Trois quarts d'heure après tu es toujours sur tes brindilles mais tu commences à avoir un petit coup de barre.  Brrrrr! Brrrrrr! Et  là tu fais passer le temps comme tu peux.  Brrrrr! Brrrrrr! Et là quand tu te relèves, les merguez sont jamais cuites, mais toi, tu es brûlé au troisième degré.
- Ah, chérie, j'ai mal, j'ai mal. Tu n’aurais pas vu mes lunettes?
- Non, je ne sais pas où elles sont, tu n’avais qu'à les ranger. Je ne peux pas non plus toujours passer derrière toi, si je n'étais pas là, je me demande bien ce que tu deviendrais!

- Ne t'inquiète pas chérie, je vais chercher mes lunettes dans la cuisine.
- Tu vas dans la cuisine?
-  Oui, je vais dans la cuisine.
- (Ne) Pars pas les mains vides!
Alors, celle là, c'est la pire! Du coup, tu pars chargé comme un mulet, tu fous tout dans la cuisine, et là, tu dis : «Je vais aller me planquer dans les toilettes, pour être peinard. Ah là je suis bien! Tu as deux mille pieds de carrés de baraque et il n’y a que là que je suis bien».

C’est du vécu. Et là, tu entends ta femme qui t'appelle de loin : «Chéri!» «Aaaaaah!» «Chéri!» «Aaaaaah!» «Chéri, je sais que tu es dans les toilettes !» «Oh merde !»
À table ! Et là tu installes tout le monde dans le jardin. Je ne sais si tu as remarqué quand tu manges dans le jardin, il y en a toujours un qui est mal assis, genre assis bancal, le pied de la chaise dans le trou de la taupe.
- Ça va Gérard ?
- Oui bien, bien.
- Tu veux qu'on t'attache ?
- Oui, mais vite, hein.

Il y en a toujours un aussi qui s’est tapé un petit bout de saumon froid vite fait pendant que personne ne le voyait et qui s'est chopé une arête. Et là tu le vois qui se promène dans le jardin.
- Rrrrraaaa, rrrraaaaa
- Qu'est-ce que tu as René?
- Rrrrraaaa, rrrraaaaa
- Tu as avalé une arête.
- Rrrrraaaa, rrrraaaaa- Mange de la mie de pain.
- Ça fait la quatrième baguette que je bouffe.


Arrive alors le melon. Moment très important, car le melon correspond avec l'arrivée d'une guêpe, qui est là en mission de reconnaissance et qui, dès qu'elle voit arriver ton melon, appelle immédiatement son chef d'escadrille.
- Allo, allo Rogers, ici Frelon futé. Je suis au-dessus de la table des cons qui bouffent dehors, j’ai repéré un melon à l'horizon, je suis passée devant l'étiquette, non non, ce n’est pas de la merde, c'est du Cavaillon, on va s'éclater le dard. Attention, les tranches sont dans les assiettes, sus au Cavaillon, bon appétit à toutes, terminé.

Et là, tu as toutes les guêpes qui déboulent. Zzzzzz Zzzzzz Et là, pour lutter face aux guêpes, chacun sa technique.
Tu as celui qui essaie de les découper en plein vol avec son couteau.  Zzzzzz Zzzzzz On l’appelle D’Artagnan. Zzzzzz Zzzzzz
- Oh merde, raté!
- Ah! Tu trouves. Oh, il est con avec ses guêpes! Tu as celui qui n'a peur de rien qui les attrape à la main.
- Ça y est, je l'ai. Bandaaaah!
Tu as l'ami des bêtes aussi.
- Faut pas bouger, si tu ne bouges pas, elles ne te piquent pas. Vous voyez les guêpes sur mon nez, si je ne bouge pas, elles ne piquent pas.Alors lui, à force de ne pas bouger, en fin de la journée, il a tout sur son nez : des guêpes, des fourmis, des abeilles, des moustiques. À la fin de la tournée,  c'est plus un nez c'est une ruche.
- Bon ben, je vais y aller parce que là j'ai le nez bourré de miel, je vais finir par attirer les ours.





Vacances en Normandie

Avec ma femme, on en avait ras-le-bol de ces barbecues. On s’est dit stop, on va se louer une maison en Normandie. Alors en Normandie, il pleut tout le temps. Été comme hiver, il pleut. Je dirais même qu’en été, il pleut même encore plus. Ah si ! Si tu vois un mec l’été qui revient noir de Normandie, c’est un mec qui a pris la foudre. C’est comme ça qu’ils bronzent là-bas. Dès qu’il y a un orage, ils sortent leurs serviettes, ils se mettent sous un arbre, ils attendent l’éclair.

- Oh chérie, passe-moi de la crème, je crois que je sens que je vais en prendre un bon coup.
Nous, on va là-bas l'hiver. Un froid humide. En plus ma femme, elle n'aime pas le chauffage central, elle veut garder le côté rustique. On a la cuisinière à bois dans la cuisine. Alors c'est vrai que la cuisinière à bois, c'est long à chauffer, mais d’un autre côté quand ça chauffe, putain, ça chauffe! 40° dans la cuisine. C'est bien simple, on est tous obligés de bouffer en slip. Quand on a des invités, ça leur fait drôle. On leur dit : «mettez vous à l'aise». Au début ils disent non, non, puis après…. Ils sont bien contents.
40 degrés dans la cuisine et -12 dans le salon!
Pour aller dans le salon, on met l'anorak, on a l'habitude, on le met directement sur le slip. Et alors là, plus tu montes dans les étages, plus tu te rapproches du cercle polaire. Dans mon lit, un jour, j’ai retrouvé un ours blanc. En plus, on n'est pas arrivé là-bas depuis 5 minutes, à chaque fois ma femme me dit, va vite chercher des oeufs frais chez le père Duchêne.
Le père Duchêne, c'est le paysan d'à côté, le cultivateur.
On n’est pas arrivé depuis 5 minutes, je me retrouve tout seul, dans le noir, sous la pluie traversant la forêt direction la maison du père Duchêne. Pfffft Pfffft Pfffft Pfffft ... À un moment donné, je m'arrête dans le noir parce que j'ai peur. Il y a deux choses qui me font peur quand je marche dans le noir :
Premièrement, c'est marcher sur un rateau. Ah si, ça fait mal.
La deuxième chose qui m'angoisse, c'est le chien des Duchêne. Un berger allemand …….de l'Est ……avec un sens de l'humour très approximatif.
Pfffft Pfffft Pfffft Pfffft ... Grrr !!!  Oh Putain, le con, il est là. Grrr !!! Pourvu qu’il soit attaché ! Et là je ne bouge plus et petit à petit je m'enfonce dans la boue, à un moment donné, j'en ai plus haut que les chevilles, à tel point qu'à chaque fois je me dis, c'est pas possible, je dois être debout dans la gamelle du chien.
Grrr ! Comment il s'appelle déjà ce chien ?


- Rex?

- Whaaa, Whaaa, grrr !
- Hans ?

- Whaaa, Whaaa, grrr !
- Günter ?
- Whaaa, Whaaa, grrr !
- Michel ? 
- Ouh, Ouh, Ouh ! Michel ! Comment j'ai pu oublier ! Et là le Michel, il me reconnaît, il me saute dessus pour me souhaiter la bienvenue avec ces quatre-vingt-dix kilos, il commence à me labourer le costard avec les pattes de devant, à me lécher le visage. Ah ! Ouais, vas-y, refais-moi le brushing !
En plus il pue ce chien ! Trois semaines qu'il dort dehors sous la pluie.
Il pue! Une espèce d'odeur entre le munster, la vache et le prisonnier.
- Allez, descends. Il est là ton papa?
- Ouh, Ouh, Ouh !
- Très bien. (Il frappe à la porte) Toc toc toc!
- Qui c'est-y qu'est là?
- C'est moi, monsieur Duchêne, c’est votre voisin, c’est monsieur Magdane!
- C'est pas possible. En ce moment, monsieur Magdane, je le vois dans mon poste à la télévision. Germaine, passe-moi le fusil!
- Mais enfin, c'est moi, monsieur Duchêne.
- Oh nom de Dieu ! Je ne vous avais pas reconnu. Vous venez chercher vos oeufs?
- Eh oui, eh eh eh !
- Germaine va chercher des oeufs pour monsieur Magdane. Depêche-toi, nom de Dieu! Bon, monsieur Magdane, vous allez bien boire un petit coup avec moi en attendant.
- Oh non merci, je suis à jeun, je suis fatigué. Je crois que j’ai une espèce de bronchite.
- Mais c'est bon la gnôle pour la bronchite, nom de Dieu ! Allez, je vous sers un coup.
Et là, tu te retrouves avec un verre à moutarde, le grand modèle, rempli à ras bord, d'un alcool de fabrication maison d'environ 400 degrés. Tu sais que si jamais tu bois ça, tu vas te choper une barre. Tu n’as pas le choix, il faut boire ….parce que les œufs il te les faut.
- Santé, monsieur Magdane!
- Santé, monsieur Duchêne. Hiiiiin ! Hiiiiiiin ! Hiiiiiiin ! Ttttttt ! Ça ne fait pas tomber les dents, ça?
- Allez, cul sec!
- Oh non!
- Cul sec, nom de Dieu!
- Eeeeehh! Aaaaouuuuuuh! Aaaaouuuuuuh!
- C’est bon pour les bronches!
- Aaaaouuuuuuh! Je sens que je n’ai plus de bronches. Et là, quand je sors de chez lui, la boue me fait déjà nettement moins peur.
- Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Paf ! Rangez votre rateau, merde! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Grrrrr!
- Ah, tu tombes bien, mon petit Michel. Est-ce que je peux boire un peu d'eau dans ta gamelle? Ah ! Ça me brûle de partout. Merci, Michel. Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Chérie c'est moi ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Passe-moi les œufs!
- Oh putain, je les ai oubliés! Euh, il y en avait plus !
- Ce n’est pas grave. Va vite chercher des légumes, on va faire une bonne soupe.
Et alors là, je me retrouve à 11 heures du soir, ivre mort, dans le potager, avec ma lampe de poche.
- Sortez les carottes, sortez les mains en l'air. Vous êtes cernées, les carottes. Allez, les escargots, vous dégagez le passage. Allez, les escargots, on fait la course. Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Mais monsieur Magdane, qu'est-ce que vous foutez dans mon potager?
- Je me promène!
- Vous voulez que je vous raccompagne en voiture?
- Non, j'adore marcher à 4 pattes dans la boue. Ha Ha Ha !
- Grrrrr!
- Ooooh ! Ça tombe bien que je te rencontre, mon petit Michel. Est-ce que je peux te poser une question? Exceeeeeeptionnellement ce soir, est-ce que je peux dormir chez toi?
- Ouh!
- Oh! Tu es un pote. Je peux rentrer dans ta niche?
- Ouh!
- Oh! Elle est belle, ta niche. J’adore la déco intérieur. Ah si, j’adore le poster de Rintintin. A quelle heure je te mets le réveil, mon petit Michel?
- Ouh!
- Ah, c’est tôt! Allez! Bonne nuit, mon petit Michel.
- Bonne nuit, mon petit Magdane.
- À demain.

Je récapépète

1 commentaire:

  1. Pourquoi les mecs ne trouvent-ils jamais le placard des nappes ou le placard de quoi que ce soit ? J’ai bien rigolé d’autant plus que (malgré moi) je me suis regardée dans le rôle de la conjointe despotique comme dans une glace. Je connaissais déjà les deux premières vidéos grâce à un bon pote qui les avait partagées avec moi. Ça vaut la peine de les revoir encore une fois ! Quant à la troisième : je m’en flous pas ! Très pratique le truc du vocabulaire. Merci.

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