Laforêt et Poupou

"Mais que diable ont à voir Marie Laforêt et Raymond Poulidor ?" se demanderont sans doute ceux d'entre vous qui ne lisent ni écoutent ni regardent les infos. Les autres savent positivement que ces deux personnalités viennent de disparaître la première le 2 novembre et ce dernier le 13 novembre. Les plus jeunes d'entre vous se demanderont simplement qui étaient cette demoiselle aux beaux yeux et ce monsieur au sourire enjôleur. Et oui, il faut être né avant 1970 pour connaître ces deux personnages et aussi être français de préférence. Du brave Poupou, on a déjà parlé dans ce blog grâce à l'émission Karambolage en 2015. Véritable symbole du sportif malchanceux, ce coureur cycliste est néanmoins devenu une des grandes coqueluches de nos amis français et cela sans avoir jamais gagné le Tour de France. Beaucoup plus sympathique et attachant que les Anquetil, Hinault ou Fignon, c'est bien Poupou qui a conquis le coeur des Français pendant (et après) sa longue carrière (1960-1977). Et puis surtout c'est un des rares sportifs dont le nom est entré dans la langue française, "être Poulidor" revenant à dire "arriver toujours en 2ème position", "ne pas avoir de chance" ou aussi "paraître plus sympathique que son adversaire lors d'une défaite et donc gagner tout en perdant". Voici l'hommage à Poupou dans le JT du 13 novembre.

De son côté, Marie Laforêt, de son vrai nom Maïtena Doumenach, n'a jamais voulu être la première ni faire une grande carrière. Le succès, elle s'en foutait comme de l'an 40, celle qu'on appelait "la fille aux yeux d'or" et c'est un peu par hasard qu'elle tourna à 21 ans un premier film avec Alain Delon et Maurice Ronet (excusez du peu). Ce sera le célèbre Plein soleil de René Clément dont le cinéaste américain Anthony Minghella fera un remake en 1989 (Le Talentueux Mr Ripley). Suivront une trentaine de films qui conforment une filmographie de bric et de broc (dixit herself) avec des titres complètement oubliés et parfaitement accessoires à part peut-être le dernier, Le bureaux des dieux (2008). Comme beaucoup d'autres artistes, elle devint aussi chanteuse et surfa joyeusement sur la vague yé-yé. Quelque part entre Barbara et Sheila, elle fit une belle carrière en France et à l'étranger (35 millions d'albums vendus) qu'elle abandonna sans remords pour devenir commissaire-priseur dans les années 80. La diablesse eut aussi le temps de se marier 5 fois et de laisser cinq enfants au monde dont la cinéaste Lisa Azuelos. Laforêt venait d'avoir 80 ans quand elle s'en est allée faire un tour au paradis des artistes. Ici-bas tout le monde l'avait oubliée, ceci explique peut-être cela. Le JT s'est souvenu de la belle le 3 novembre dernier. Un peu tard!

Ses plus grands succès remontent aux années 70, les plus connus étant sans doute Il a neigé sur Yesterday (un hommage aux Beatles), Viens viens, Les vendanges de l'amour ou Mon amour mon ami. Ses albums ne recèlent pas pourtant que des bluettes et on oublie souvent ses explorations dans le style latino-américain ou world music avant la lettre. Elle ne sera pas là pour en profiter mais une intégrale de ses chansons devrait sortir en janvier. Ce sera un coffret de 18 CD et 378 chansons. Un beau cadeau pour les fêtes!

Cadeau celui que vous offre à présent le diabl@gueur avec ces 4 titres parmi ses préférés. Évidemment l'incontournable Il a neigé sur Yesterday, suivi de Viens viens et pour finir deux morceaux moins connus et plus entraînants Ivan, Boris et moi et Richard-Toll. Tout ça avec les paroles. Merci le diabl@gueur (c'est-à dire moi-même)!

Lorsque nous étions encore enfants, 
Sur le chemin de bruyère
Tout le long de la rivière, 
On cueillait la mirabelle
Sous le nez des tourterelles

Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi

Le dimanche pour aller danser, 
On mettait tous nos souliers
Dans le même panier 
Et pour pas les abîmer
On allait au bal à pieds

Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi
Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi

Ça compliquait bien un peu la vie, 
Trois garçons pour quatre filles
On était tous amoureux, 
Toi de moi et moi de lui
L'une hier l'autre aujourd'hui

Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi

Dire qu'au moment de se marier, 
On est tous allés chercher
Ailleurs ce que l'on avait 
À portée de notre main
On a quitté les copains

Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi
Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi

Aujourd'hui chaque fois qu'on s'écrit, 
C'est qu'il nous vient un enfant
Le monde a beau être grand, 
C'est à peine s'il contient
Nos enfants et leurs parrains

Anton, Ivan, Boris et moi
Rebecca, Paula, Johanna et moi
Sacha, Sonia, David et moi, 
Dimitri, Yanni, Natacha et moi
Sacha, Sonia, David et moi, 
Dimitri, Yanni, Natacha et moi

(Wingui wadji tao)
(Seita n'guinao)
Y a que dans le métro que tu peux rêver
C'est tout plein de pubs de cocotiers
En noir et blanc et en couleurs
T'as Richard-Toll au coin du coeur

Paris, t'as la pluie toute l'année
Plus c'est l'hiver, plus t'es mouillé
Mais tu rêvais d'une chouette bagnole
Quand t'étais coup' à Richard-Toll

Sangui bena be (que tombe la pluie)
Meno bena fale (que pousse le riz)
(Wingui wadji tao)

Dans les couloirs, il y a des comme toi
Qui combinent dans le bana-bana
Y a rien que du toc dans leurs babioles
Et tu regrettes un peu Richard-Toll

Le soir, tu bouffes chez Doudou N'Diaye
Moitié wolof moitié pagaille
Avec tes copains qui ont du bol
Vous refaites en plus petit Richard-Toll

Sangui bena be 
Meno bena fale
(Wingui wadji tao)