Après plusieurs billets consacrés à la musique, on revient au cinéma pour rendre hommage à deux acteurs disparus récemment. En effet, le 22 décembre dernier, était annoncé le décès de Claude Brasseur et le 18 janvier, celui de Jean-Paul Bacri. Ni l'un ni l'autre n'étaient des superstars du cinéma français mais chacun avait sa petite place dans le cœur des Français. Claude Brasseur, fils d'un autre grand acteur, aura participé à une centaine de films entre 1956 et 2018, obtenant ses premiers grands rôles dans les années 70. Bacri, quant à lui, aura joué dans une cinquantaine de films entre 1979 et 2018, atteignant la renommée au milieu des années 90. Tous les deux auront aussi fait une belle carrière au théâtre (Bacri comme auteur également) et à la télévison (Brasseur surtout). Pour se rendre compte de la popularité de deux comédiens, il suffit, par exemple, de regarder les reportages qui leur ont été consacrés en ouverture du journal de France 2 le 22 décembre et le 18 janvier derniers.
À propos de Brasseur, voici les titres que l'on a pu lire dans la presse, "Un enfant de la balle au paradis" (Libération), "Un éléphant au paradis" (Le Point), "Un acteur si populaire" (Ouest-France), "Au paradis des comédiens" (Le Figaro), "Ils l'attendent au paradis" (Le parisien). Les références au paradis tombaient à point surtout à cause de la célèbre comédie On ira tous au paradis, suite de la non moins célèbre Un éléphant ça trompe énormément. Outre ces deux grands succès du comédien, il faudra citer la série Vidocq qui l'a rendu célèbre et les films La Boum (1 et 2), La guerre des polices, Une histoire simple, Le grand escogriffe, Les seins de glace, Le viager, Détective, Signes extérieurs de richesse, Le souper, Chouchou et Camping. Effectivement il a rejoint au paradis ses 3 compères Lanoux, Rochefort et Bedos, disparus récemment et dont on ne se lasse pas de voir et de revoir ces 2 comédies devenues des classiques. Bacri, quant à lui, a fait la une de Libération, de Paris-Match et de Télérama qui titraient respectivement, "Un nerf de famille", "Le doux râleur" et "Diablement attachant". D'autres journaux se sont fait l'écho de la disparition du comédien avec des titres tels que "Le ronchon magnifique" (L'Obs), "Le génial bougon du cinéma français" (Ouest-France), "Le râleur sans concessions" (Le Figaro), "L'éternel bougon s'en est allé" (Le télégramme), "Le grognon au grand cœur" (La Dépêche), "Humaine nature" (Sud-Ouest), "Le râleur magnifique" (Aujourd'hui). Râleur, ronchon, bougon, grognon, ce sont les mots qui reviennent le plus souvent car, un peu comme Louis de Funès, Bacri avait créé ce personnage jamais content et casse-couilles dans lequel chaque Français se reconnaît volontiers. Au cinéma ses plus grands succès viendront avec des personnages d'antihéros, on citera ses plus grands succès Cuisine et dépendances, Un air de famille, Didier, On connaît la chanson, Le Goût des autres, Cherchez Hortense, Au bout du conte et Le Sens de la fête. Pourtant c'est curieusement comme scénariste que Bacri reçut les plus grandes récompenses avec entre autres plusieurs Césars, un Prix du scénario au Festival de Cannes. C'est souvent avec sa compagne Agnès Jaoui que le comédien écrivait ses scénarios, avec qui il a formé un tandem irrésistible à la plume et aussi devant la caméra.
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