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jeudi 25 août 2022

Siempre Sempé


Il dessinait les petits mais faisait partie des plus grands. Jean-Jacques Sempé nous a quittés le 11 août dernier et s'en est allé rejoindre son ami Goscinny au paradis des génies. Il était né la même année (1932) qu'un autre génie du dessin, disparu lui aussi il y a deux ans. L'un était né à Pessac en Gironde, l'autre à Mendoza en Argentine. L'un s'appelait Jean-Jacques Sempé, l'autre Joaquín Salvador Lavado Tejón (alias Quino). On a toujours considéré à raison qu'il existait un étonnant parallélisme entre ces deux créateurs. Tous deux possédaient un graphisme unique, avaient créé une série emblématique (Le petit Nicolas et Mafalda) et ont élevé l'art du dessin humoristique à un niveau inégalé. De même qu'on appelait Quino, le Sempé argentin, on pourrait considérer l'autre comme le Quino français. On se rend rapidement compte de l'importance du bonhomme à la manière dont la presse s'est fait l'écho de la nouvelle de sa disparition. Le journal Libération, par exemple, a consacré la une et les six premières pages de son édition du 13 août dernier à l'illustre illustrateur avec des titres tels que "Sempé lève l'encre", "Sempé, traits très sensibles". Le reste de la presse lui dédie aussi deux ou trois pages avec des titres aussi dithyrambiques que "Le  dessinateur philosophe", "L'intemporel" ou "Le poète du quotidien" (Le Figaro), "La douceur du rire" (Télérama), "Sempé, l'extraordinaire" (L'obs), "Trait de génie" (Le Point), "Le dessinateur de notre époque" (Le Monde). L'ami Sempé est surtout connu pour la série Le petit Nicolas, petit chef d'oeuvre d'humour et de candeur mais réellement le gros de son travail a reposé sur ses fameux dessins de presse qu'il a publiés dans une foule de journaux (Sud Ouest, L'Express, Le Figaro, Le Nouvel Observateur, Télérama, The New Yorker, Le Moustique, Le Rire, Noir et Blanc, Ici Paris ou Paris Match), compilés dans une trentaine d'albums depuis Rien n'est simple (1962) jusqu'à Sentiments distingués (2007). On reparlera du génial dessinateur le 12 octobre prochain à la sortie de la énième adaptation du petit Nicolas en version dessin animé cette fois-ci et dont le titre tombe à point en cette période plutôt morose, Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? 



 









 
 


 







 

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