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samedi 7 janvier 2023

Les meilleurs CD de 2022 (1)


On commence cette année 2023 comme on avait commencé l'année 2022 et les années précédentes aussi d'ailleurs, à savoir et sans surprise avec le fameux Bestof. Après les meilleurs bédés et les meilleurs films de l'année passée, voici donc les disques sélectionnés par le diablogueur pour cette année 2022 déjà partie. Un peu comme dans le secteur du cinéma, peu de grosses sorties à se mettre sous la dent (ou dans l'oreille) mais, par contre, une foule de petits disques de derrière les fagots et quelques surprises plutôt agréables. Comme l'année dernière, ce 14ème (déjà !) Bestof de notre histoire diablogueuse se déclinera en 4 billets et comptera 53 albums sélectionnés. Comme c'est la coutume, vous seront épargnées les galettes indigestes de quelques interprètes qui auront pourtant tenu le haut du pavé des charts français et francophones. N'allez donc pas chercher les albums de Jenifer, Elsa Esnoult, Claudio Capéo, Jul, Gims, Dadju, Slimane ou M.Pokora dans le présent billet ni dans les trois suivants. Comme d'habitude et pour simple rappel, ne sont non plus jamais considérés les compilations, albums live et les disques non chantés majoritairement en français. Ça fera quand même 23 CD pour aujourd'hui dans un éventail des plus variés (rock, pop, rap, hip hop, folk, indie, électro,  chanson française, québécoise, suisse, africaine, caribéenne, etc) que vous pourrez écouter sur les plateformes habituelles ou sur les clips proposés par le diabl@gueur. Et on commence cette "petite" liste par un vieux briscard de la chanson française...

Serge Lama "Aimer"
C'est donc le doyen des 53 interprètes invité(e)s dans ce Bestof 2022 qui ouvre le feu. Pourtant à ses 79 piges bien tapées, le Bordelais affiche une vitalité éclatante et livre son 24ème album, pas à la hauteur de son précédent opus classé 19ème en 2016 mais quand même aussi intéressant qu'émouvant. 14 chansons dans son style si particulier ni complètement variété française ni totalement chanson française avec deux hommages spéciaux à Camus et à Federer et en bonus son plus grand succès (Je suis malade) récité sans musique et à l'émotion certaine. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (12 et 3).
 
 
Mylène Farmer  "L'Emprise"
D'un vétéran à une vétérane (plus jeune quand même), la diva de la pop française est de retour avec ce 12ème album intime, introspectif et plus calme que ce qu'elle avait l'habitude de proposer dans ses opus précédents. On sent la patte du talenteux Woodkid pour un opus féministe, presque politique racontant en douze titres, l'emprise psychologique d'un pervers narcissique. Un retour en grâce qui fait plaisir. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (12, 3 et 4).


Nawel Ben Kraïem "Je chante un secret"
Voici une des belles surprises de l'année que ce 5ème album de la franco-tunisienne Nawel Ben Kraïem, chanteuse-poètesse à la voix ébréchée et au chant rugueux. Cette troubadour orientale joue sur tous les registres (blues, salsa, rock, folk, électro, slam) pour nous distiller son écriture poétique avec cette touche nord-africaine qui font de cet album un objet assez unique. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).


Dombrance  "République électronique"
Derrière cette pochette curieuse et drôle se cache un excellent album de musique électronique à la Kraftwerk ou à la Jean-Michel Jarre. Comme l'indique le titre de l'opus, le disque est aussi électronique que républicain puisque tous les morceaux hormis le premier sont dédiés aux derniers présidents de la République depuis De Gaulle à Macron. Véritables hommages ou facéties de musicien malicieux. Qui sait ? En tous cas, le producteur et multi-instrumentiste bordelais nous prouve que la politique peut-être dansante et nous livre quelques tubes très (politiquement) corrects. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
 

Marie-Flore  "Je sais pas si ça va"
Troisième album et première apparition dans le top pour cette quadra parisienne au joli minois mais à la langue bien déliée. En effet, en l'espace de 13 morceaux, elle se livre sans l'ombre d'une concession, captant parfaitement les humeurs de l’époque comme les siennes propres. Tout cela dans un bel écrin de musique pop franche, immédiate et diablement sensuelle. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).

 
Benoît Dorémus "Désolé pour les fantômes"
Première apparition dans le top pour ce disciple de Renaud et de Souchon, plutôt malchanceux malgré cinq albums publiés jusqu'à ce dernier opus au titre curieux. Pourtant le Bisontin n'a pas son pareil pour livrer ses confidences et ses divagations avec tendresse, intelligence et humour. Balançant entre chanson et slam, ces 14 nouveaux morceaux se laissent écouter avec malin plaisir et lui vaudront peut-être une reconnaissance méritée. On ne serait pas désolé pour lui. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).

 
La Féline "Tarbes"
La Féline est de retour...à Tarbes pour son 4ème album et 2ème apparition dans le top (15ème en 2019 avec Vie future). Agnès Gayraud chante sa ville natale avec nostalgie et tendresse dans cet opus aux allures de journal intime où une douce pop aux réminiscences électroniques des années 80 et 90 nous transporte dirrctement à l'époque de sa jeunesse (sa chambre de jeune fille, ses premières amours torturées et ses désirs de départ). Au final, une bande-son éminemment touchante. Écoutez l'album sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (12 et 3).

 
Tiakola  "Mélo"
Tombé dans la musique un peu par hasard, ce jeune rappeur originaire de La Courneuve est en train de se faire un nom et une place dans le panorama du rap français. Après des premières armes au sein du groupe 4keus, Tiakola (alias William Mundala) entame une carrière en solo avec ce Mélo de très belle facture. On y sent les échos de la musique congolaise de ses racines et son chant à la fois doux et percussif fait le reste. La concurrence n'a qu'à bien se tenir. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
 

  
Vulgaires Machins  "Disruption"
Depuis quelques temps déjà, le rock de qualité chanté en français nous vient du lointain Canada. Voici un autre groupe à ajouter à notre liste avec ces punks-rockeurs québécois pas vulgaires pour un sou mais sacrément efficaces à la guitare et aux riffs. Ce huitième album du groupe ne fait pas dans la dentelle et nous assène onze décharges électriques aussi acérées que leurs textes corrosifs et contestataires. Écoutez l'album avec les paroles sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).


  
Emma Peters "Dimanche"
Premier album pour cette jeune Lilloise sans complexe (sur la pochette, elle pose entourée de sa famille dans le jardin de sa maison), sa musique est à l'image de la pochette (intime, relâchée et sans prises de tête). Elle affiche surtout un sacré talent d'écriture et un plaisant phrasé jouant avec les rythmes et les syllabes. Un bon début bien prometteur. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
 

Bleu Toucan  "Eden"
Si vous cherchez une bande-son pour un bon moment de détente ou une belle balade au soleil, voici l'album idéal que celui du duo français que forment Léo Becerra et Emmanuel Bonzé. Premier album de ces deux compères amoureux du soleil et des îles (la leur dessine le contour de leurs deux visages) dont les 15 morceaux nous feront chalouper béatement et oublier ces longues journées d'hiver. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + sept autres (1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7).


Youssoupha  "Neptune terminus (Origines)"
La première mouture de cet album ayant échappé au diabl@gueur en 2021, l'auteur a eu la bonne idée de le rééditer avec dix nouveaux titres sur un autre volet baptisé "Origines". Le rappeur né à Kinshasa s'y raconte, avec une sonorité très africaine parfois, très moderne aussi un genre hybride de jazz, de house et de hip-hop qui a tout pour plaire. Chez le diabl@gueur, on aime le rap qui retourne à ses racines africaines et c'est ainsi avec Youssoupha dont la musique nourrit en plus un message fort, universel et anti-raciste. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
 
 
 
Axel Bauer  "Radio Londres"
On avait perdu la trace de cette étoile filante des années 80 qui avait fait un gros tabac en 1983 avec son tube Cargo. On le retrouve 40 ans plus tard sans casquette, avec quelques rides et un 7ème opus de très belle facture où il rend hommage à son père Franck, résistant et speaker de Radio Londres d'où le titre de l'album. Le résultat s'avère être un très bon disque de rock aux textes puissamment poétiques (on retrouve d'ailleurs à la plume Boris Bergman, le légendaire parolier de Bashung entre autres).Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).   
 
 
 
Les Louanges "Crash"
Déjà classé 46ème en 2018 pour son 1er disque, Vincent Roberge alias Les Louanges rapplique 3 ans plus tard, refusant le surplace musical et continuant d'explorer de nouveaux territoires, d'où cette 40ème place bien méritée. On retrouve pourtant le même format d'album court se déclinant en un grand nombre de morceaux (42 min./15 chansons) et ce mélange intéressant entre pop francophone et R&B moderne. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).


Lomepal "Mauvais ordre"
Lomepal avait été aussi sélectionné en 2018 mais à une très estimable 20ème place. Parmi les rappeurs du panorama français, Antoine Valentinelli (de son vrai nom) est peut-être celui qui fait vibrer davantage la corde sensible du diabl@gueur. Pourtant dans ce 3ème album du rappeur, très encensé par la critique, aux oubliettes, l’autotune, les featurings, les effets superflus et la déconne, l'homme a mûri (ou muté) et propose un opus aux textes scénarisés et à l’ambiance rock troublante. Pas mal mais on préférait la fraîcheur de Jeannine. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).


Alexis HK  "Bobo playground" 
Troisième sélection dans le top pour Alexis HK (alias Alexis Djoshkounian), déjà classé 10ème en 2012 et 26ème en 2018. Ce 8ème album du chanteur franco-arménien se penche sur un sujet qu'il connaît bien le bobo rural (lui-même en est) et brosse un tableau noir et drôle d’une société en perte de repères et dont il conte avec élégance les travers et les petits plaisirs. En tous cas, le chanteur installé dans la campagne nantaise n'a pas perdu ce don pour la punchline piquante qui est l’une de ses signatures et poursuit sa route avec malice. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).


Jérôme Minière  "La mélodie, le fleuve et la nuit"
En voilà un autre qui revient dans le top 7 ans après son album Une île (classé 17ème en 2015).
L'Orléanais (toujours exilé au Canada) ne cesse de se renouveler et signe un 12ème album marqué par son amour du cinéma et proposant une pop joyeuse, soyeuse et parfois mélancolique, parsemé de rythmes hip-hop, de musiques brésilienne et africaine, d’électro ainsi que d’arrangements orchestraux bien léchés. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
 
 
Romano Bianchi "Fringale"
Ce n'est pas d'Italie que nous vient l'invité suivant mais de la Suisse romande, d'habitude si rare dans ce Bestof. Ce Genevois, fan des Beatles et de George Harrison, affiche une sacrée habileté pour allier des textes aussi bien personnels que percutants avec des compositions sentant bon les années 60. Impossible de rester insensible face au charme des morceaux tels que Le silence de ma ville, L'oubli me convient ou Quittez toutes les écoles d'art, originaux et touchants avec cette petite pointe humoristique qui leur donne bien du charme. Écoutez l'album sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
 
 
Daniel Bélanger  "Mercure en mai"
On retrouve avec plaisir ce vétéran de la scène québécoise dont on avait déjà apprécié l'album Paloma (classé 32ème) en 2016. Son 10ème et dernier album nous rappelle le grand mélodiste qu'il a toujours été et qui reprend un second souffle après un changement de maison de disques. Au final, 10 nouvelles chansons dans le plus pur style du Bélanger des débuts. On ne s'en privera pas. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
 
 
Miel de Montagne  "Tout autour de nous"
Son premier album était passé en 2019 sous le radar du diabl@gueur, le 2ème sera de la partie dans le top 2022. Miel de Montagne (Milan Kanche-Daudin à la ville) n'est autre que le fils du talentueux chanteur et parolier Marcel Kanche et surtout un excellent interprète et créateur de musique électro. On se laissera volontiers emporter par les rêveries de ce musicien à travers ces onze compositions éthérées entre pop slacker psychédélique, dream-pop et french touch qui séduisent aussi par leurs textes doux-amers, nostalgiques et légèrement caustiques (le papa y a mis du sien - paraît-il). Écoutez l'album sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).
 
 
 
Tiken Jah Fakoly "Braquage de pouvoir"
Son dernier album classé dans le Bestof date de 2010 et s'intitulait déjà à l'époque African Revolution. Il semble que la détermination et la révolte du chanteur ivoirien n'ont pas disparu en lisant le titre de ce nouvel album (pour une fois chanté majoritairement en français). Avec ce onzième album, le rastaman ivoirien renoue avec son reggae roots d’antan, mâtiné de groove jamaïcain, cuivré et paré d’instruments ouest-africains. On ne s'en lasse pas ! Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
 
 
Catherine Durand  "La maison orpheline"
Au Canada, on y reste grâce à la chanteuse Catherine Durand (classée 14ème en 2016) et qui, après un passage à vide et un album décevant en 2018, revient en forme avec ce nouvel opus orchestral riche et ambitieux. Comme souvent chez la Montréalaise, l'émotion est à fleur de peau, qui plus est dans La maison orpheline qui est un album de deuil et de perte, un journal intime et grave qui trace son chemin vers la lumière. On lui en sera gré car, à l'écoute de ses chansons, c'est bien l'apaisement et le bonheur qui envahit l'auditeur. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).


Olivier Savaresse  "L'oiseau bleu"
L’un des secrets les mieux gardés en France en matière de chanson s’appelle Olivier Savaresse. Le 7ème album de ce Versaillais, que l’on peut considérer comme un digne descendant de Gérard Manset, a imaginé des chansons folk blues comme toujours très poétiques et mélancoliques construites autour de motifs de guitares qui se répètent et de rythmes électroniques. Comme souvent chez Olivier Savaresse, les textes sont susurrés et parlent d'ici et d’ailleurs, d’impression sur le monde actuel avec beaucoup de tendresse et de mélancolie et parfois aussi d'humour. Envoûtant et atypique ! Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
 

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