On
commence cette année 2023 comme on avait commencé l'année 2022 et les
années précédentes aussi d'ailleurs, à savoir et sans surprise avec le
fameux Bestof. Après les meilleurs bédés et les meilleurs films de
l'année passée, voici donc les disques sélectionnés par le diablogueur
pour cette année 2022 déjà partie. Un peu comme dans le secteur du
cinéma, peu de grosses sorties à se mettre sous la dent (ou dans
l'oreille) mais, par contre, une foule de petits disques de derrière les
fagots et quelques surprises plutôt agréables. Comme l'année dernière,
ce 14ème (déjà !) Bestof de notre histoire diablogueuse se déclinera en 4
billets et comptera 53 albums sélectionnés. Comme c'est la coutume,
vous seront épargnées les galettes indigestes de quelques interprètes
qui auront pourtant tenu le haut du pavé des charts français et
francophones. N'allez donc pas chercher les albums de Jenifer, Elsa Esnoult, Claudio Capéo, Jul, Gims, Dadju, Slimane ou M.Pokora dans
le présent billet ni dans les trois suivants. Comme d'habitude et pour
simple rappel, ne sont non plus jamais considérés les compilations,
albums live et les disques non chantés majoritairement en français. Ça
fera quand même 23 CD pour aujourd'hui dans un éventail des plus variés
(rock, pop, rap, hip hop, folk, indie, électro, chanson française,
québécoise, suisse, africaine, caribéenne, etc) que vous pourrez écouter
sur les plateformes habituelles ou sur les clips proposés par le
diabl@gueur. Et on commence cette "petite" liste par un vieux briscard
de la chanson française...
C'est
donc le doyen des 53 interprètes invité(e)s dans ce Bestof 2022 qui
ouvre le feu. Pourtant à ses 79 piges bien tapées, le Bordelais affiche
une vitalité éclatante et livre son 24ème album, pas à la hauteur de son
précédent opus classé 19ème en 2016 mais quand même aussi intéressant
qu'émouvant. 14 chansons dans son style si particulier ni complètement
variété française ni totalement chanson française avec deux hommages
spéciaux à Camus et à Federer et en bonus son plus grand succès (Je suis malade) récité sans musique et à l'émotion certaine. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
D'un
vétéran à une vétérane (plus jeune quand même), la diva de la pop
française est de retour avec ce 12ème album intime, introspectif et plus
calme que ce qu'elle avait l'habitude de proposer dans ses opus
précédents. On sent la patte du talenteux Woodkid pour un opus féministe,
presque politique racontant en douze titres, l'emprise psychologique
d'un pervers narcissique. Un retour en grâce qui fait plaisir. Écoutez
l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2, 3 et 4).
Voici
une des belles surprises de l'année que ce 5ème album de la
franco-tunisienne Nawel Ben Kraïem, chanteuse-poètesse à la voix
ébréchée et au chant rugueux. Cette troubadour orientale joue sur tous
les registres (blues, salsa, rock, folk, électro, slam) pour nous
distiller son écriture poétique avec cette touche nord-africaine qui
font de cet album un objet assez unique. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
Derrière
cette pochette curieuse et drôle se cache un excellent album de musique
électronique à la Kraftwerk ou à la Jean-Michel Jarre. Comme l'indique
le titre de l'opus, le disque est aussi électronique que républicain
puisque tous les morceaux hormis le premier sont dédiés aux derniers
présidents de la République depuis De Gaulle à Macron. Véritables
hommages ou facéties de musicien malicieux. Qui sait ? En tous cas, le
producteur et multi-instrumentiste bordelais nous prouve que la
politique peut-être dansante et nous livre quelques tubes très
(politiquement) corrects. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Troisième
album et première apparition dans le top pour cette quadra parisienne
au joli minois mais à la langue bien déliée. En effet, en l'espace de 13
morceaux, elle se livre sans l'ombre d'une concession, captant
parfaitement les humeurs de l’époque comme les siennes propres. Tout
cela dans un bel écrin de musique pop franche, immédiate et diablement
sensuelle. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
Benoît Dorémus "Désolé pour les fantômes"
Première
apparition dans le top pour ce disciple de Renaud et de Souchon, plutôt
malchanceux malgré cinq albums publiés jusqu'à ce dernier opus au titre
curieux. Pourtant le Bisontin n'a pas son pareil pour livrer ses
confidences et ses divagations avec tendresse, intelligence et humour.
Balançant entre chanson et slam, ces 14 nouveaux morceaux se laissent
écouter avec malin plaisir et lui vaudront peut-être une reconnaissance
méritée. On ne serait pas désolé pour lui. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
La Féline "Tarbes"
La Féline est de retour...à Tarbes pour son 4ème album et 2ème apparition dans le top (15ème en 2019 avec Vie future).
Agnès Gayraud chante sa ville natale avec nostalgie et tendresse dans
cet opus aux allures de journal intime où une douce pop aux
réminiscences électroniques des années 80 et 90 nous transporte
dirrctement à l'époque de sa jeunesse (sa chambre de jeune fille, ses
premières amours torturées et ses désirs de départ). Au final, une
bande-son éminemment touchante. Écoutez l'album sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Tombé
dans la musique un peu par hasard, ce jeune rappeur originaire de La
Courneuve est en train de se faire un nom et une place dans le panorama
du rap français. Après des premières armes au sein du groupe 4keus,
Tiakola (alias William Mundala) entame une carrière en solo avec ce Mélo
de très belle facture. On y sent les échos de la musique congolaise de
ses racines et son chant à la fois doux et percussif fait le reste. La
concurrence n'a qu'à bien se tenir. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Vulgaires Machins "Disruption"
Depuis
quelques temps déjà, le rock de qualité chanté en français nous vient
du lointain Canada. Voici un autre groupe à ajouter à notre liste avec
ces punks-rockeurs québécois pas vulgaires pour un sou mais sacrément
efficaces à la guitare et aux riffs. Ce huitième album du groupe ne fait
pas dans la dentelle et nous assène onze décharges électriques aussi
acérées que leurs textes corrosifs et contestataires. Écoutez l'album avec les paroles sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Emma Peters "Dimanche"
Premier
album pour cette jeune Lilloise sans complexe (sur la pochette, elle
pose entourée de sa famille dans le jardin de sa maison), sa musique est
à l'image de la pochette (intime, relâchée et sans prises de tête). Elle
affiche surtout un sacré talent d'écriture et un plaisant phrasé jouant
avec les rythmes et les syllabes. Un bon début bien prometteur. Écoutez
l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3). Si
vous cherchez une bande-son pour un bon moment de détente ou une belle
balade au soleil, voici l'album idéal que celui du duo français que
forment Léo Becerra et Emmanuel Bonzé. Premier album de ces deux
compères amoureux du soleil et des îles (la leur dessine le contour de
leurs deux visages) dont les 15 morceaux nous feront chalouper béatement
et oublier ces longues journées d'hiver. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + sept autres (1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7).
Youssoupha "Neptune terminus (Origines)"
La
première mouture de cet album ayant échappé au diabl@gueur en 2021,
l'auteur a eu la bonne idée de le rééditer avec dix nouveaux titres sur
un autre volet baptisé "Origines". Le rappeur né à Kinshasa s'y raconte,
avec une sonorité très africaine parfois, très moderne aussi un genre
hybride de jazz, de house et de hip-hop qui a tout pour plaire. Chez le
diabl@gueur, on aime le rap qui retourne à ses racines africaines et
c'est ainsi avec Youssoupha dont la musique nourrit en plus un message
fort, universel et anti-raciste. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).Axel Bauer "Radio Londres"
On avait perdu la trace de cette étoile filante des années 80 qui avait fait un gros tabac en 1983 avec son tube Cargo.
On le retrouve 40 ans plus tard sans casquette, avec quelques rides et
un 7ème opus de très belle facture où il rend hommage à son père Franck,
résistant et speaker de Radio Londres d'où le titre de l'album. Le
résultat s'avère être un très bon disque de rock aux textes puissamment
poétiques (on retrouve d'ailleurs à la plume Boris Bergman, le
légendaire parolier de Bashung entre autres).Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3). Les Louanges "Crash"
Déjà
classé 46ème en 2018 pour son 1er disque, Vincent Roberge alias Les
Louanges rapplique 3 ans plus tard, refusant le surplace musical et
continuant d'explorer de nouveaux territoires, d'où cette 40ème place
bien méritée. On retrouve pourtant le même format d'album court se
déclinant en un grand nombre de morceaux (42 min./15 chansons) et ce
mélange intéressant entre pop francophone et R&B moderne. Écoutez
l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).
Lomepal "Mauvais ordre"
Lomepal
avait été aussi sélectionné en 2018 mais à une très estimable 20ème
place. Parmi les rappeurs du panorama français, Antoine Valentinelli (de
son vrai nom) est peut-être celui qui fait vibrer davantage la corde
sensible du diabl@gueur. Pourtant dans ce 3ème album du rappeur, très
encensé par la critique, aux oubliettes, l’autotune, les featurings, les
effets superflus et la déconne, l'homme a mûri (ou muté) et propose un
opus aux textes scénarisés et à l’ambiance rock troublante. Pas mal mais
on préférait la fraîcheur de Jeannine. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).Alexis HK "Bobo playground"
Troisième sélection dans le top pour Alexis HK (alias Alexis Djoshkounian), déjà classé 10ème en 2012 et 26ème
en 2018. Ce 8ème album du chanteur franco-arménien se penche sur un
sujet qu'il connaît bien le bobo rural (lui-même en est) et brosse un
tableau noir et drôle d’une société en perte de repères et dont il conte
avec élégance les travers et les petits plaisirs. En tous cas, le
chanteur installé dans la campagne nantaise n'a pas perdu ce don pour la
punchline piquante qui est l’une de ses signatures et poursuit sa route
avec malice. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
Jérôme Minière "La mélodie, le fleuve et la nuit"
En voilà un autre qui revient dans le top 7 ans après son album Une île (classé 17ème en 2015).L'Orléanais
(toujours exilé au Canada) ne cesse de se renouveler et signe un 12ème
album marqué par son amour du cinéma et proposant une pop joyeuse,
soyeuse et parfois mélancolique, parsemé de rythmes hip-hop, de musiques
brésilienne et africaine, d’électro ainsi que d’arrangements
orchestraux bien léchés. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Romano Bianchi "Fringale"
Ce
n'est pas d'Italie que nous vient l'invité suivant mais de la Suisse
romande, d'habitude si rare dans ce Bestof. Ce Genevois, fan des Beatles
et de George Harrison, affiche une sacrée habileté pour
allier des textes aussi bien personnels que percutants avec des
compositions sentant bon les années 60. Impossible de rester insensible
face au charme des morceaux tels que Le silence de ma ville, L'oubli me
convient ou Quittez toutes les écoles d'art, originaux et touchants avec
cette petite pointe humoristique qui leur donne bien du charme. Écoutez l'album sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2). Daniel Bélanger "Mercure en mai"
On
retrouve avec plaisir ce vétéran de la scène québécoise dont on avait
déjà apprécié l'album Paloma (classé 32ème) en 2016. Son 10ème et
dernier album nous rappelle le grand mélodiste qu'il a toujours été et
qui reprend un second souffle après un changement de maison de disques.
Au final, 10 nouvelles chansons dans le plus pur style du Bélanger des
débuts. On ne s'en privera pas. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).Miel de Montagne "Tout autour de nous"
Son premier album était passé en 2019 sous
le radar du diabl@gueur, le 2ème sera de la partie dans le top 2022.
Miel de Montagne (Milan Kanche-Daudin à la ville) n'est autre que le
fils du talentueux chanteur et parolier Marcel Kanche et surtout un
excellent interprète et créateur de musique électro. On se laissera
volontiers emporter par les rêveries de ce musicien à travers ces onze
compositions éthérées entre pop slacker psychédélique, dream-pop et
french touch qui séduisent aussi par leurs textes doux-amers,
nostalgiques et légèrement caustiques (le papa y a mis du sien -
paraît-il). Écoutez l'album sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).Son dernier album classé dans le Bestof date de 2010 et s'intitulait déjà à l'époque African Revolution.
Il semble que la détermination et la révolte du chanteur ivoirien n'ont
pas disparu en lisant le titre de ce nouvel album (pour une fois chanté
majoritairement en français). Avec ce onzième album, le rastaman
ivoirien renoue avec son reggae roots d’antan, mâtiné de groove
jamaïcain, cuivré et paré d’instruments ouest-africains. On ne s'en
lasse pas ! Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
Catherine Durand "La maison orpheline"
Au
Canada, on y reste grâce à la chanteuse Catherine Durand (classée 14ème
en 2016) et qui, après un passage à vide et un album décevant en 2018,
revient en forme avec ce nouvel opus orchestral riche et ambitieux.
Comme souvent chez la Montréalaise, l'émotion est à fleur de peau, qui
plus est dans La maison orpheline qui est un album de deuil et de
perte, un journal intime et grave qui trace son chemin vers la lumière.
On lui en sera gré car, à l'écoute de ses chansons, c'est bien
l'apaisement et le bonheur qui envahit l'auditeur. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Olivier Savaresse "L'oiseau bleu"
L’un
des secrets les mieux gardés en France en matière de chanson s’appelle
Olivier Savaresse. Le 7ème album de ce Versaillais, que l’on peut
considérer comme un digne descendant de Gérard Manset, a imaginé des
chansons folk blues comme toujours très poétiques et mélancoliques
construites autour de motifs de guitares qui se répètent et de rythmes
électroniques. Comme souvent chez Olivier Savaresse, les textes sont
susurrés et parlent d'ici et d’ailleurs, d’impression sur le monde
actuel avec beaucoup de tendresse et de mélancolie et parfois aussi
d'humour. Envoûtant et atypique ! Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
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