Premier billet de l'année avec le traditionnel bestof qui nous conduira tranquillement jusqu'à fin janvier. De même qu'au cinéma, il y a eu peu de grosses sorties côté musique mais beaucoup de petites galettes bien intéressantes et cachant parfois de belles surprises. On aura une pensée pour tous les artistes disparus en 2023 comme Jane Birkin, Buzy, Marcel Amont, Jean-Louis Murat, François Hadji-Lazaro, Karl Tremblay (côté français) et Astrud Gilberto, Sinéad O'connor, Tina Turner, Burt Bacharach, Jeff Beck, Harry Belafonte, Tony Bennett, David Crosby, Toto Cutugno, Ahmad Jamal, Shane MacGowan, Sixto Rodriguez, Wayne Shorter ou Tom Verlaine (pour les non-francophones). On regrette surtout la disparition inespérée de Jean-Louis Murat survenue juste la veille de la parution de son premier et unique bestof. On notera aussi quelques albums hommage consacrés à Daniel Darc et William Sheller. Parmi les 53 disques sélectionnés, vous ne trouverez pas (mal)heureusement certains interprètes qui auront cassé la baraque dans les charts et que le diabl@geur aura volontairement écartés (question de goût) tels que Freeze Corleone, Jul, Keen'V, Naps, Ninho, Niro, Florent Pagny ou Vianney. On aura écarté aussi et comme d'habitude les compilations, albums live et les disques non chantés majoritairement en français. Ça fera quand même 23 CD pour aujourd'hui que vous pourrez écouter sur les plateformes habituelles ou sur les clips proposés par le diabl@gueur. Mais avant de passer au choses sérieuses, voici les trois CD hommage cités précédemment et qui valent le détour assurément.
Et maintenant les 23 disques classés de la 53ème place à la 31ème. Cliquez sur les pochettes pour avoir accès au premier clip. Bonne écoute !
Il est assez rare de voir un chanteur anglo-saxon enregistrer un disque entièrement en français surtout si ce n'est pas un receuil de versions. Il faut dire que l'idylle qu'entretiennent Mika et le public français n'est pas une plaisanterie ni un caprice. Il fut notamment la vedette invitée à la céremonie de clôture de la récente coupe du monde de rugby au Stade de France et pourrait bien participer à la céremonie des prochains Jeux Olympiques de Paris. Pas étonnant dés lors que le chanteur britannico-américain ait offert à nos voisins ce nouvel album de 12 chansons entièrement en français. Le diabl@gueur n'est pas un fan de Mika mais son geste méritait au moins une 53ème place dans ce classement. Par ailleurs, Mika chante fort bien en français dans son style habituel, joyeux, dansant et léger comme une sucrerie. On remarquera une chanson dédiée à Jane Birkin. Beau geste ! Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
On continue avec une autre grande surprise de l'année et le retour d'une vétérane de la chanson. Le dernier album de Marie-Paule Belle datait de 2011 et son plus grand succès (La Parisienne) de 1975. L'humour et l'audace de sa jeunesse a laissé place à l'émotion et la tendresse dans ces 15 nouvelles chansons d'une qualité qu'on n'attendait plus de la part de l'ancienne compagne de la romancière Françoise Mallet-Joris. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
D'une vétérane de 77 ans on passe à un presque débutant de 30 ans né dans une famille de comédiens et lui-même acteur. Après deux albums et un EP en anglais, ce franco-canadien a eu l'excellente idée de passer au français et présente ce nouvel opus éponyme où sa voix douce et nonchalante en charmera plus d'un(e). De belles ballades en perspective pour nos coeurs engourdis par le froid. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1 , 2 et 3).
Zaoui "Pulsations"
Après la séparation de son ancien groupe Thérapie Taxi en 2021, Raphaël Faget-Zaoui décide d'entamer une carrière solo dont voici la première pierre. Mais contrairement à Adé, son ancienne compagne de groupe, Zaoui a décidé de reprendre la voie du groupe disparu. On retrouve donc dans Pulsations les éléments qui avaient fait le succès du groupe, une musique pop qui bat à cent à l’heure dans une ambiance électro et des textes sans prétention mais diablement efficaces. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).
La Suisse n'est pas souvent représentée dans ce classement alors on accueillera les bras (et les oreilles) ouverts cette jeune chanteuse originaire du Valais, Virginie Florey à la ville et qui tient son nom d'artiste de Sandor Vay, auteur(e) hongrois(e) transgenre du 19ème siècle. Après deux EP publiés en 2017, elle publie son premier opus dans un style proche de Fischbach ou de Jeanne Added. Au travers de 10 compositions au synthétique pop très 80’s, on se laisse prendre rapidement au jeu de cette musique à la noirceur esthétique et à la violence tranchante. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Ascendant vierge "Une nouvelle chance"
Dans un style pas si éloigné que ça de Sandor mais un brin plus hard, voici le premier album du duo Ascendant Vierge formé par la chanteuse Mathilde Fernandez et du DJ Paul Seul. La fusion du style ultra énergique de celui-ci avec la voix haut perchée de celle-là aboutit à un premier album en forme de carambolage exalté, où se mêlent mélancolie, hardcore et technologie. Au final, 12 titres parfaitement taillés pour le dancefloor. Avis aux amateurs. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Benjamin Epps "La grande désillusion"
Dans la myriade de rappeurs français ou francophones, difficile de dénicher un interprète vraiment original et différent. Heureusement qu'il y a Benjamin Epps travaillant dans son coin complètement à rebours des codes actuels du genre et sans autotune (SVP !). Après 3 EP convaincants, le rappeur d'origine gabonaise dévoile un premier album d'une folle liberté sur fond de jazz, de soul et de réminiscence africaine. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Askehoug "La rivière"
Quelque part entre Belin et Bashung, on se laissera séduire par Matthieu Aschehoug alias Askehoug. Ce Breton aux origines norvégiennes nous invite à plonger dans sa rivière (son 4ème album) où sa voix grave, sa musique planante et ses textes étranges et ironiques font mouche. Un univers poétique et mélodique à découvrir. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Pat Kalla & Le Super Mojo "Belle Terre"
Il nous faut aussi un peu de soleil alors quoi de mieux que le dernier album de Pat Kalla & Le Super Mojo. Ce combo lyonnais avait déjà publié en 2020 un disque ensoleillé au titre prometteur (Hymne à la vie) malheureusement passé sous le radar du diabl@gueur. Qu'à cela ne tienne, ce brave Pat Kalla récidive avec Belle Terre qui combine avec brio les rythmes africains et caribéens. On ne va pas s'en priver. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
On n'avait pas vu Buridane dans le top depuis 2012 et son premier album Pas Fragile alors on la retrouve avec plaisir pour ce 3ème opus pour lequel elle a appelé Féloche à la rescousse et à la production. Le résultat est un disque passerelle entre les morts et les vivants ou un dialogue avec un fantôme. à travers ces dix nouvelles compositions rayonnantes entre chanson, sonorités électroniques et rock survolté, la Lyonnaise ne laissera personne indifférent. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).
Fredda "Phosphène"
Deuxième sélection également pour Fredda neuf ans après Le chant des murmures, classé 34ème en 2014. La Marseillaise d'adoption continue à prendre de la hauteur avec ce 7ème album dont le titre traduit la sensation de voir une lumière ou des corps-flottants. Le mot (Phosphène) illustre parfaitement l'univers dans lequel l'auditeur est invité à s'immerger, un imaginaire maritime lointain et magnétique, tout cela dans un écrin tantôt pop, tantôt rock, tantôt folk. Écoutez l'album avec les paroles sur Bandcamp et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Johan Papaconstantino "Premier degré"
On reste à Marseille avec le jeune chanteur Johan Papaconstantino (re)connu pour ses rythmiques syncopées, presque caribéennes et ses mélodies de bouzouki. Après un premier EP publié en 2019 et le carton de sa reprise des Mots bleus de Christophe, il signe enfin un premier album. Comme il chante principalement l'amour, quoi de mieux que sa copine enceinte pour illustrer la pochette mais sous ce joli ventre se cache un beau trésor où la musique grecque de ses racines se mêle à des sonorités house, hip-hop ou R’n’B. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).
Voici une autre retour en fanfare (ou plutôt en guitares) que celui de Jil Caplan dont on avait un peu perdu la piste depuis ses succés des années 80-90. La Parisienne signe pourtant ce neuvième album, très certainement le plus abouti et le plus rock de sa carrière, fruit de sa rencontre artistique avec Emilie Marsh qui a longtemps collaboré avec la regrettée Dani. On sent bien la patte de la guitariste qui insuffle son énergie et ses riffs tout au long des 12 titres d'un album résolument rock. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + deux autres (1 et 2).
Shaka Ponk "Éponyme"
Après douze ans de carrière et six albums, le groupe Skaka Ponkn'avait jamais été classé dans le bestof pour la bonne et simple raison que tous ses disques étaient chantés en anglais. Le groupe a annoncé que ce 7ème album éponyme serait le dernier et comme il est chanté majoritairement chanté en français, la sélection dans le top était prévisible. Samaha et sa bande ont toujours un style bien personnel mêlant le rock alternatif, le grunge, le heavy metal, l'électro, le hip-hop et le funk. Ce dernier opus ne déroge pas à la règle et le combo parisien met de fort belle manière un terme à une carrière musicale riche en succès. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Miossec "Simplifier"
Classé 7ème en 2009 et 2014, 33ème en 2016, le vétéran Miossec revient en 2023 avec un douzième album où il semble vouloir revenir au radicalisme originel de ses premiers albums et à un certain minimalisme dans la production d'où le titre de l'album sans nulle doute. Cette ambition louable ne convainc pas malheureusement à part quelques titres faisant sortir cet opus de la platitude. Il reste quand même quelques beaux restes au Finistérien. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Fabien Martin "Je ne fais que marcher..."
Publié en 2019, le précédent album de Fabien Martin avait beaucoup plus au diablogueur avec à la clef une méritoire 6ème place dans le classement. Ce dernier opus ne vole pas aussi haut sans doute et s'avère moins accessible avec l'introduction de longs récitatifs où, à l'instar d'un Florent Marchet, le chanteur se livre sans fard. On saluera quand même l'exercice pour sa sensibilité et son sens mélodique. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Hippie Hourrah "Exposition individuelle"
Première apparition dans le bestof pour ce trio montréalais et leur deuxième opus, un album concept s’inspirant de l’œuvre du regretté peintre québécois Jacques Hurtubise. Loin d'être un exercice intellectuel ronflant, le groupe propose des compositions amusantes installant un dialogue fictif avec le défunt peintre sans délaisser la pop psychédélique aux allures sixties qui est sa marque de fabrique. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2, 3 et 4). 
Marcel Kanche "Un nid"
Marcel Kanche revient dans le top douze ans après son album Vigiles de l'aube classé 4ème en 2011. Le Poitevin a écrit cet album après le décès de sa petite chienne Hysope pour évacuer son chagrin. Autrement dit le disque ne déborde pas de joie mais c'est toujours comme ça chez l'ami Kanche qui persiste dans les tonalités aussi sombres que ses textes sont clairvoyants. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
La Mante "Musique pour les oreilles"
Le caennais Étienne Froidure s’est (momentanément) échappé de son groupe Beach Youth pour chanter en français des pop-songs parfois absurdes et régulièrement désarmantes. Grâce à sa musique, sa plume, ainsi qu’à son pinceau (l’artiste a peint lui-même sa pochette), le chanteur ouvre son univers rêveur, aux confins du psychédélique et finalement d’une profonde richesse. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4). 
Stéphane Milochevitch "La bonne aventure"
Bye-bye à Thousand (classé 16ème en 2020), on accueille à présent le chanteur sous son vrai nom à savoir Stéphane Milochevitch. Le chanteur nous embarque dans une odyssée attachante où sa pop élégante et poétique fait à nouveau merveille. On placera volontiers l'interprète dans la filiation de l'américain Bill Callahan, d'Alain Bashung ou récemment décédé Jean-Louis Murat. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3).
Viviane Audet "Les nuits avancent comme..."
Deuxième album également et première apparition dans le top pour Viviane Audet, une chanteuse, actrice et compositrice de musique de films originaire de la lointaine Gaspésie. Si le titre de l'album est percutant, le contenu l’est tout autant avec sept chansons et 3 instrumentaux au piano qui captivent par leur beauté et conforment une œuvre à la fois puissante, intimiste et féministe. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + trois autres (1, 2 et 3). 
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