On n'en a pas terminé avec la famille Goldman car après Jean-Jacques (le chanteur) et Caroline (la psychothérapeute), il y aussi Pierre, le demi-frère du chanteur, dont l'histoire est bien plus triste et tragique. Son histoire a d'ailleurs été portée au cinéma l'année dernière par Cédric Kahn et a donc été d'actualité, faisant la une de Libération le 26 septembre dernier. Pour faire court, on dira que le demi-frère de l'autre était un militant d'extrême-gauche ayant évolué vers l'action violente et le banditisme. Durant son incarcération il devient écrivain, puis journaliste après sa libération. Il fut malheureusement mystérieusement assassiné le 20 septembre 1979. Son assassinat est revendiqué par un appel téléphonique anonyme au nom d'un groupe présumé d'extrême-droite nommé Honneur de la Police et n'a jamais été élucidé. Ses obsèques au cimetière du Père-Lachaise seront suivies par plus de 10 000 personnes.Le film de Kahn raconte surtout le procès très médiatique et assez polémique qui condamna Pierre Goldman à perpète.
Le film présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes du festival de Cannes 2023 a reçu quelques récompenses, en particulier pour l'acteur franco-belge Arieh Worthalter, excellent dans le rôle de Goldman (César et Magritte 2024 du meilleur acteur). Le Procès Goldman a éte également bien accueilli par la critique, notamment Positif (Non seulement Cédric Kahn saisit au plus près, ainsi, la complexité dudit personnage, mais il livre un huis clos captivant qui fera date, assurément !), L'Obs (Interprété avec brio par Arieh Worthalter dans le rôle complexe de Goldman, et Arthur Harari, hallucinant de justesse en Kiejman, écho à notre époque – racisme, antisémitisme, police taxée de xénophobie –, « le Procès Goldman » est un film brillant et politique sur le verbe, mais surtout sur la dialectique), Le Monde (Au milieu de la lutte rhétorique, manœuvrée au moyen de prodigieux face-à-face, le film impressionne une matière sensible qui doit beaucoup à la fiction), Télérama (Ne pas prendre parti, rendre sa dignité à chacun, voilà ce qui fait toute la force bouleversante de ce film qui n’accable ni ne défend le voyou révolutionnaire, personnage comme frappé par la malédiction d’être né trop tôt ou trop tard, de s’être trompé d’époque) ou Les Inrockuptibles (C’est là la grande force du film de procès, dont Kahn exploite la sève à merveille: sonder la profondeur et les contradictions des individus pour mieux les faire dialoguer avec la piteuse santé des institutions, de 1976 ou d’aujourd’hui).
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