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samedi 29 février 2020

Claude Nougaro


Après plusieurs billets consacrés à la musique pour cause de bestof (que vous pouvez retrouver en entier sur le site suivant), on continue en musique grâce à Claude Nougaro. Le Toulousain disparu en 2004 n'est jamais tout à fait parti et comme les Piaf, Barbara, Trenet, Brassens ou Brel, son nom et ses chansons traînent toujours dans nos têtes. À plus forte raison quand des artistes d'aujourd'hui reprennent ses chansons, ce fut le cas avec Nicole Croisille en 2006 et la regrettée Mauranne en 2009. En novembre dernier, le chanteur Babx accompagné d'André Minvielle et Thomas de Pourquery nous a offert un album hommage de même que la cantatrice Nathalie Dessay en décembre.





Deux albums très jazz qui auraient bien fait plaisir au "Petit taureau", grand amateur de ce genre de musique comme chacun sait. Et puis en janvier dernier, on a fêté le 20ème anniversaire de la publication du dernier album de Nougaro (de son vivant), le superbe Embarquement immédiat. Réalisé par le directeur musical Yvan Cassar qui a travaillé avec les plus grands interprètes (Aznavour, Hallyday, Sheller, Goldman, Dutronc, Sardou), le 17ème album du grand Claude contient deux petits chefs-d'oeuvre, L'île Hélène et Déjeuner sur l'herbe et d'autre très bonnes chansons comme Jet set, Les bas, Langue de bois ou Anna. Mais les deux premières font partie des chansons préférées du diabl@gueur, l'une lui donnant la chair de poule à chaque écoute (L'île Hélène), l'autre lui paraissant aussi sublime et léger que le tableau portant le même titre. Ce sont les deux morceaux que le fan de Nougaro que voici que voilà vous propose de (ré)écouter. La perfection et la classe faites chanson. Sacré Nougaro!



Assis sur un banc devant l’océan
Devant l’océan égal à lui-même
Un homme pensif se masse les tifs
Interrogatif, à quoi pense-t-il ?
À quoi pense-t-il livré à lui même ?
Il pense à son île, son île Hélène
Est-ce que l’île l’aime ?

Assis sur un banc devant l’océan
L’océan jamais tout à fait le même
Dans le bruit lascif autour des récifs
Que la vague enchaîne
À quoi rêve-t’il l’éternel bohème ?
Il rêve à une île dont le littoral
A le pur profil de l’amour total

Assis sur un banc devant l’océan
Devant globalement la Terre tout entière
Qui jamais n’enterre ses haches de guerre
Ou si peu, si guère que c’est faire semblant
Il pense que le vent fraîchit sur sa joue
Il pense que l’amour sait vous mettre en joue
Ban Ban Ban

Il pense surtout devant l’océan
Bel esclave bleu qui remue ses chaînes
Il pense à son île, à son île Hélène
Est-ce que l’île l’aime ?
Pense-t-elle à son il ?


Tous les deux on déjeunait sur l’herbe
Et moi j’en avais fumé un peu
À travers mes paupières entrouvertes
L’air bleu
Ton visage à l’envers sur ton buste
Un baiser que tu me donnes à boire
À se croire dans un tableau d’Auguste
Renoir.

Un chardonneret qui sifflote
Dans l’eau un bouchon qui flotte
Ma plume qui pèche à la ligne
Un vers, insigne.

Tous les deux on déjeunait sur l’herbe
Et moi j’en avais fumé un peu
Tu me disais je t’aime, que ce verbe
M’émeut
Donne-moi encore ta bouche qu’on déguste
L’eau-de-vie de pomme, de prune, de poire
Dans la toile étoilée de l’auguste
Renoir.

Un rouge-gorge qui sifflote
Dans l’eau un bouchon qui flotte
Ma plume qui pèche à la ligne
Une plume de cygne.

Tous les deux on déjeunait sur l’herbe
Et moi j’en avais fumé un peu
Dans mes yeux, un triangle superbe
Tes yeux
Puis le soir obscurcit la pelouse
Pour l’oiseau laissons les gâteaux secs
C’est parfait. On repart à Toulouse-
Lautrec .






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