Les meilleurs CD de 2020 (3)

Encore un peu de musique pour réchauffer nos cœurs et nos corps transis par le froid et le confinement grâce au 3ème chapitre du déjà fameux top du diabl@gueur cuvée 2020. Il ne reste plus que 20 interprètes à découvrir parmi lesquel(le)s on trouvera cette semaine trois vétérans de la chansons français (ayant dépassé allègrement les 60 ans et même les 80), deux autres artistes novices (une belgo-congolaise et un franco-français), trois Canadiens (d'un âge moyen voire assez jeunes) et deux popeux qui nous feront danser. On terminera le billet avec les chanteurs (solo) non-sélectionnés dans le top pour diverses raisons déjà expliquées la semaine dernière mais à présent, place aux artistes classé(e)s entre la 20ème et la 11ème place. Que du beau monde ! C'est garanti !

Lous and the Yakuza  "Gore"

Il y a eu Stromae en 2013, Damso en 2016, Angèle en 2018, il faudra aussi compter dorénavant avec Lous and the Yakuza (Marie-Pierre Kakoma de son vrai nom). Cette chanteuse au physique de rêve nous vient aussi du Congo et a vraiment causé sensation en Belgique et en France avec ce superbe premier album, produit par l'Espagnol El Guincho (le magicien de Rosalía). Avis aux fans de hip-hop et de R'n'B, Gore est une véritable bombe où Lous (anagramme de soul) chante la fuite, l'isolement, l'insomnie et la violence (des hommes). Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + cinq autres (1, 2, 3, 4 et 5).

 

  Louis Chédid  "Tout ce qu'on veut dans la vie"

Chaque année (ou presque), il y a un membre de la famille Chédid dans le top du diabl@gueur et, en 2020, ce sera le paternel qui eut la grande malchance de publier son 17ème album juste avant le premier confinement en mars. Dommage pour lui mais tant mieux pour nous car Tout ce qu'on veut dans la vie s'avère être un parfait feel good album pour cette triste époque. L'auteur d'Anne ma soeur Anne et d'Ainsi soit-il n'a pas perdu la main, on ne s'en plaindra pas. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + cinq autres (1, 2, 3, 4 et 5).

Petit Prince  "Les plus beaux matins"

Cet Alsacien quasi-trentenaire a enchanté cet automne 2020 avec un premier album à la fois romantique et surréaliste, sorti en pleine crise sanitaire pour soigner nos plaies. Après deux superbes EP (sortis en 2015 et 2019), on pouvait parier que Petit Prince (alias Elliot Diener) publie un album de cette trempe. C'est chose faite avec cette belle collection de morceaux alliant psychédélisme et chanson pop. Quelque part entre Philippe Katerine et Michel Polnareff, voici Petit Prince. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).
 

 

Yelle  "L'ère du verseau"

Troisième sélection dans le top pour le duo Budet/Perrier (alias Yelle), classé 28ème en 2011 et 40ème en 2014. Ce 4ème album de la Bretonne devrait enfin convaincre le public français (après avoir séduit le public américain). En tout cas, L’ère du verseau (déjà chanté dans les années 60 par The 5th Dimension ou dans la comédie musicale Hair) s'affirme comme le meilleur album électro-pop de l'année, un brin plus sombre et mature que les opus précédents. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).

 

 

  Thousand  "Au paradis"

Son précédent album (Le tunnel végétal) fut découvert trop tard par le diabl@gueur pour entrer dans le Bestof 2018, cette injustice flagrante est réparée en 2020 avec le 4ème album de Thousand (alias Stéphane Milochevitch). Il s'agit assurément d'un autre drôle de loustic comme la chanson française aime en produire et aussi un sacré touche à tout (batteur, graphiste, dialoguiste pour le cinéma). Après deux albums chantés en anglais plutôt quelconques, le musicien adopte la langue de Molière et propose un 4ème opus, onirique, subtil et envoûtant, entre pop et folk. L'ombre de Bashung n'est pas loin tout comme celle d'un Biolay ou un Capdevielle. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).

 

Brigitte Fontaine  "Terre neuve"

Peut-on être punk à 81 ans ? Brigitte Fontaine répond ouais ! ... et aussi sauvage, intense, fascinante, provocante et résolument d'avant-garde. Déjà classée 1ère en 2009 et 5ème en 2013, La "Reine de Kékés" nous surprend une fois de plus avec ce 19ème album psychédélique et dérangeant. De sa voix plus âpre que jamais, elle fustige les religions, les phallocrates, les psychiatres et les bonnes mœurs mais salue aussi sa Bretagne natale et finalement célèbre la vie. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).

Jonathan Personne  "Disparitions"

Jonathan Personne (Robert à la ville) avait créé l'exploit en 2019 en situant deux albums dans le top, le premier avec son groupe Corridor (classé 10ème) et l'autre en solo (classé 35ème). Le Montréalais revient en solo avec un superbe deuxième album qui ravira les amateurs de rock US des années 60/70, le genre de disque que l'on dépoussièrera dans 30 ans sans trop savoir à quelle époque il appartient. Ce sont les Velvet Underground, Neil Young et Ennio Morricone que ce petit génie a convoqués pour un album-western plus vrai que nature. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).

 

Peter Peter  "Super comédie"

Déjà classé 30ème en 2017, le Montréalais Peter Peter (Peter Roy de son vrai nom) se hisse jusqu'à cette méritoire 13ème place grâce à ce 4ème album qui, malgré son titre, n'a rien d'un disque comique. En réalité, le chanteur persévère dans cette veine mélancolique et intimiste qui distinguait ces précédents albums et qui font son charme. Au final, 11 douces chansons folk drapées d'électronique dont nos amis québécois ont le secret. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + quatre autres (1, 2, 3 et 4).

Louis-Jean Cormier  "Quand la nuit tombe"

On termine cette série québécoise avec un vétéran de la scène d'outre-Atlantique et un habitué du top, jadis avec son groupe Karkwa (26ème en 2009 et 7ème en 2010) et dernièrement en solo (13ème en 2012 et 25ème en 2016). Dans ce dernier opus, le Septilien a délaissé les guitares et le rock pour le piano et un style symphonique teinté d'électro. Un bel écrin pour nous livrer ses textes tantôt engagés (Les poings ouverts, Je me moi) tantôt personnels (La photo, J’ai monté, Toi aussi). Sans nul doute, un des plus beaux albums de l'année. Écoutez l'album sur Bandcamp (avec les paroles) et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + cinq autres (1, 2, 3, 4 et 5).

 

Francis Cabrel  "À l'aube revenant"

Tout le bien que l'on pensait du dernier Cabrel a été dit dans un billet consacré au troubadour d'Astaford en octobre dernier. Trois mois et plusieurs écoutes après, on confirmera la note même s'il y a 10 albums méritant une meilleure place et que vous découvrirez la semaine prochaine. Dans ce 14ème album de Cabrel, on retrouve les deux qualités qui sont sa marque de fabrique, la beauté des mélodies et la qualité des textes qui rendent hommage à son père et à son collègue Jacques Dutronc ou nous parle du dérèglement climatique, de la fermeture des librairies et des réseaux sociaux entre autres. Écoutez l'album sur Spotify et visionnez un clip en cliquant sur la pochette + cinq autres (1, 2, 3, 4 et 5).   
 

Et à présent et comme promis, quelques interprètes masculins qui ne sont pas entrés dans le top mais qui auraient pu peut-être (cliquez sur les pochettes pour voir un clip). À la semaine prochaine !